Hormis les cotations ayant accompagné le processus de privatisation au Maroc, peu d’entreprises issues de l’initiative privée se sont introduites en bourse. Aujourd’hui, le marché s’attend à une nouvelle IPO. Il s’agit d’Aradei Capital.
L’Assemblée générale extraordinaire d’Aradei Capital, qui était prévue le 9 novembre, devait statuer sur l’introduction en Bourse des titres de la société au marché principal par voie d’augmentation de capital et cession d’actions le cas échéant. Elle serait ainsi la première à s’introduire en Bourse pendant la période post-Covid.
Dans une déclaration à la MAP, Nawfal Bendefa, président directeur général de REIM Partner, société de gestion indépendante de Aradei Capital a annoncé : « La proposition de cotation en bourse de Aradei Capital, notre principal véhicule, s’inscrit dans la mise en œuvre d’une vision de la foncière fixée en 2014 par ses actionnaires fondateurs et non pas d’une décision opportuniste ».
Sollicité également par la MAP sur l’enjeu de l’opération M. Belkasseh professeur à l’école nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Settat répond : « En vue de voir plus clair sur l’impact de cette introduction sur le marché financier, il faut attendre la note d’information qui permettra de se prononcer sur la valorisation retenue de l’entité étant donné ce qu’elle représente en tant que réalité économique d’une part ainsi que le coût pour l’investisseur de se procurer les actions de ladite société en fonction du bénéfice net escompté d’autre part ».
Il reste sceptique par contre en ce qui concerne le choix du timing à cause d’un marché financier qui peine à retrouver sa dynamique.
“En conséquence, une introduction en bourse dans les conditions de crise actuelles serait étonnante comme décision surtout en l’absence d’un vrai potentiel-acheteurs. De plus, notre marché accuse un manque de liquidité, ce qui handicape le pari sur la volatilité de ses valeurs”, enchaîne l’expert.
Il a en outre rappelé que le contexte pandémique a été marqué par la baisse des taux directeurs de Bank Al Maghrib (BAM), rendant ainsi moins attrayant à un degré près le marché obligataire.
« A titre d’illustration, un bon de trésor de vingt ans rapporterait actuellement dans les 3% au mieux et environ deux fois moins en maturité courte. Devant un rendement bas, l’épargnant, et surtout les institutionnels, auraient plus de penchant pour la prise de risque vers des rendements plus importants. C’est à ce moment que le marché des actions pourrait être ravivé », a-t-il précisé.
De même il est estimé que les valeurs de placement immobilier sont considérées comme des valeurs sûres et à rendement régulier, ce qui ferait de Aradei Capital une valeur refuge supplémentaire dans le contexte actuel marqué par une crise profonde économique et de confiance.
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