Le suicide est devenu la deuxième cause de mortalité des 15-29 ans si l’on se réfère à l’Organisation mondiale de la santé. Le Maroc n’y fait malheureusement pas exception. La semaine dernière, la toile marocaine était sous le choc : un jeune s’est suicidé après avoir longtemps dévoilé ses projets morbides sans que personne n’intervienne pour l’en dissuader. La même semaine, une vidéo devenue virale montre une tentative de suicide dans un mall à Marrakech, avortée par l’intervention des convives d’un café.
Il y a péril en la demeure, le suicide est devenu un problème de santé publique au Maroc, surtout pour la jeunesse, malgré le tabou et la stigmatisation du passage à l’acte. Mais l’indignation et les larmes ne ramènent pas les morts ni dissuadent les personnes suicidaires à accomplir leur acte tragique. Ce dividende qui est notre jeunesse nous échappe entre les mains si rien n’est fait. Pourtant tous les indicateurs sont là pour dévoiler leur triste quotidien dans notre pays.
Les chiffres du ministère de la jeunesse et des sports pour l’année 2014, sont sans appel : en matière d’éducation et formation, les deux tiers des jeunes sont en décrochage scolaire. Le ministère chiffre 270.000 abandons du cursus scolaire. Cette frange de la société enregistre près de 20 % de taux de chômage et 50% de ces jeunes exercent des fonctions assujettis à des bas salaires.
Sur le plan de la santé, les chiffres ne sont guère meilleurs. 75% des jeunes sont sans couverture sociale et 1/5 souffre de troubles psychologiques. L’encadrement aussi fait défaut puisque seul 1% des jeunes adhère à un parti politique ou à un syndicat et 10 à 15 % seulement participent à la vie associative.
En 2016, le Maroc figurait au 120e rang des 183 pays sur l’échelle de l’indice de développement de la jeunesse, derrière la plupart des pays à revenu intermédiaire de la Région MENA, dont la Jordanie (114e rang), la Tunisie (110e rang), le Liban (76e rang) et la Turquie (62e rang).
Une récente saisine du Conseil économique, social et environnemental détaille l’exclusion dont est victime notre jeunesse et énumère quelques pistes à suivre pour y remédier dans le cadre d’une nouvelle Initiative Intégrée pour la jeunesse nationale, avec l’ambition d’apporter, dans la durée, des réponses aux attentes légitimes des jeunes. A commencer par la formation et l’employabilité en passant par le renforcement de la protection sociale et la lutte contre toute forme de vulnérabilité de cette catégorie qui constitue l’avenir du pays.
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Le constat est inquiétant certes. Et chacun a la responsabilité d’agir a sa petite mesure comme les clients du café pour eviter le suicide du jeune. Il est important d’informer aussi sur les structures d’aide existantes. Pour notre part SOURIRE DE REDA est une association marocaine de près de 10ans d’age Qui agit dans la prevention du Suicide des jeunes mineurs. Nous menons des actions, dont une helpline, à toutes les etapes de souffrance d’un jeune. http://Www.sourire2reda.org