La Cour des comptes a organisé, le mercredi 29 juin 2022, une rencontre consacrée au lancement de la plateforme numérique de suivi de la mise en œuvre des recommandations émises par la Cour. Cette plateforme sera mise à la disposition des services du Chef de gouvernement et des différents départements ministériels concernés pour faciliter la communication et l’échange d’information avec la Cour pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations.
Cette rencontre, organisée au profit des interlocuteurs officiels désignés à cet effet (Secrétaires généraux, Inspecteurs généraux et Directeurs centraux), a été une occasion pour présenter le cadre juridique de ce suivi ainsi que les différentes fonctionnalités offertes par ladite plateforme.
Le lancement de cette plateforme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des orientations stratégiques des juridictions financières au titre de la période 2022-2026, notamment dans son volet lié à l’amélioration de la qualité des recommandations émises et au suivi de leur mise en œuvre. Également, sa mise en place est en harmonie avec les meilleures pratiques adoptées dans ce domaine par des institutions internationales supérieures de contrôle (ISSAI 12).
La Cour considère que le lancement de cette plateforme numérique contribuera, avec d’autres mécanismes et mesures, à accroître la valeur ajoutée de ses missions de contrôle, et partant, à la mise en œuvre effective de ses recommandations par les organismes concernés, et ce compte tenu des possibilités et outils développés pour permettre aux départements ministériels le suivi instantané des recommandations émises et la prise des mesures adéquates pour améliorer leur gestion.
L’implication effective et responsable des services du Chef de gouvernement et des différents départements ministériels contribuera à l’amélioration de la gestion des affaires publiques, ce qui aura un impact positif sur la performance des organismes publics, l’efficacité de la mise en œuvre des projets et programmes publics, et la bonne utilisation des subventions publiques aux fins qui leur sont assignées, et par conséquent sur la vie quotidienne des citoyens et sur le climat d’investissement, en créant des opportunités de richesses et d’emplois.
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A l’ère pré-numérique, le meilleur moyen de faire oublier un problème, de quelque importance qu’il soit, était de créer des comités ou des commissions de suivi. Au départ, ces derniers organes faisaient l’objet d’une publicité inouïe à tel point que tout le monde en parlait : dans les radios/TV, dans la presse, sur les gradins des parlements, dans les cafés et autres salons de thé, sur les estrades des terrains de sport, chez le coiffeur et même chez l’épicier du coin; bref, partout où il y a concentration des masses.
Plus le tapage était retentissant, plus les organisateurs de ces comités ou commissions étaient sûrs que les masses ont mordus à l’appât, que le somnifère collectif a été avalé et qu’il va faire son effet dans quelques jours ou, au plus, dans quelques semaines qui ne dépasseront pas le nombre des doigts d’une seule main.
Après les premiers jours, l’onde de choc, à l’origine de l’éblouissement des sens, commence donc à s’estomper progressivement jusqu’à sa disparition complète, au plus tard, à la cinquième semaine de son déclenchement.
Curieux ! Est-ce que l’oubli est un signe de fatigue de l’esprit ? Ou, est-il un moyen de thérapie collective pour se prémunir contre les effets dévastateurs des déceptions et des désespoirs des choses annoncées mais qui n’arrivent jamais ? Ou encore, un sentiment d’égoïsme qui s’empare de chaque individu de la masse et qui le pousse à se poser la question : ‘’W’Ana mali’’ ? ‘’L’mout fi âchra nzaha ! (*)’’ (De quoi Je me mêle ? ‘’Mourir parmi dix, n’est, enfin de compte, qu’une belle promenade !’’ (**)) !
Maintenant ce sont les plateformes électroniques qui prennent la place de ces Comités/Commissions ‘’d’un autre âge’’. Ah les TIC’s ! Ces technologies qui vous permettent de créer des Commissions ou/et des Comités cybernétiques pour diluer les problèmes dans le Temps et l’Espace virtuels sans que personne ne soit ni identifié ni responsabilisé. Elles sont donc pires que ces Comités/Commissions en chair et en os que vous pouviez, au moins, toucher et palper et à qui vous pouviez parler pour leur demander des comptes.
Si je ne me trompe, l’Article nous révèle que les rapports de la Cour des comptes sur les DELITS de mauvaise gestion, ou de détournement ou de mauvaise utilisation des deniers publics ne sont que des RECOMMANDATIONS qui n’intéresseraient que le Gouvernement et que le POUVOIR JUDICIAIRE n’a ni droit de regard ni de place dans cette plateforme qui ‘’ sera mise à la disposition des services du Chef de gouvernement et des différents départements ministériels concernés pour faciliter la communication et l’échange d’information avec la Cour des comptes) !’’
Si le POUVOIR JUDICIAIRE est, lui-même, exclus de cette plateforme virtuelle, qu’en est-il alors du Parlement, de la Presse et de ces ONG’s qui s’intéressent à la chose publique ?!
On ne peut confier une aussi lourde tâche à une seule institution qui est le Gouvernement pour s’autocontrôler. C’EST UNE TACHE QUI CONCERNE L’ETAT ET LA NATION TOUTE ENTIERE.
(*) : Adage du nord du Maroc qui signifie que lorsque la catastrophe est générale, il n’y a pas à se plaindre.
(**) : ‘’Mourir parmi dix’’ signifie en darija, mourir en grand nombre ou mourir ensemble.