Après les dernières altercations entre les forces de l’ordre et les enseignants qui continuent de revendiquer leur intégration à la fonction publique, le ministre de l’Education Nationale, la Formation Professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique a tenu une conférence de presse pour tirer les choses au clair.
Le recours depuis 2016 à la contractualisation comme solution pour combler le déficit en enseignants, s’est retourné contre le gouvernement. La solution s’étant transformée en très gros problème ! En effet, aujourd’hui, les 70.000 enseignants contractuels, qui ne cessent de proclamer leur intégration à la fonction publique, veulent tordre le cou au gouvernement en optant pour le retour dans la rue.
Ce qui n’augure rien de bon dans le contexte social actuel. En effet, les dernières altercations entre les forces de l’ordre et les enseignants lors des sit-in montrent à quel point la situation est tendue. Et pourtant, ce problème divise l’opinion publique entre ceux qui soutiennent les enseignants et ceux qui estiment que leurs doléances sont injustifiées. Surtout après l’adoption en 2019 du statut des cadres des académies régionales de l’éducation et la formation. Un statut qui établit des droits que le gouvernement généralise aux 3 générations d’enseignants contractés en 2016, 2017 et 2018 sans distinction aucune du reste du corps enseignant.
Ce statut n’est pourtant pas parvenu à rassurer les enseignants qui campent sur leur « revendication » : Intégrer la fonction publique. Ils évoquent des inégalités du traitement à leur égard et en leur défaveur comparativement aux autres enseignants de la fonction publique. Ce qu’a rejeté en bloc Saïd Amzazi, ministre de l’Education Nationale, la Formation Professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique lors d’un point presse, tenu aujourd’hui 6 mars, pour tirer les choses au clair.
Le ministre n’a pas manqué de rappeler, en premier lieu, que ce nouveau cadre vise essentiellement à garantir une justice sectorielle au niveau des régions d’une part. Et d’autre part à garantir aux enseignants une stabilité professionnelle, sociale et émotionnelle. Le ministre a précisé que contrairement aux informations erronées qui circulent, ces enseignants qui sont rattachés aux académies régionales bénéficient des mêmes droits et obligations que ceux de la fonction publique. Le directeur des ressources humaines du ministère est même allé jusqu’à demander aux médias présents de comparer les deux statuts qui sont presque identiques si ce ne sont deux que points de différence.
Le premier concerne la mobilité des enseignants contractuels qui ne peut se faire qu’au niveau régional et le deuxième concerne la retraite des enseignants contractuels qui ne sont pas affiliés à la Caisse marocaine des retraites, comme c’est le cas des autres enseignants du système publique.
Cela dit, le gouvernement a mis en place un cadre pour garantir à ces enseignements tous les droits afin qu’ils accomplissent leur mission, celle de l’éducation de la génération future, dans de bonnes conditions. Le ministre s’est même engagé à revoir, si nécessaire, certains points dudit statut. Mieux encore, il a déclaré qu’il est même envisageable de revoir dans le cadre de la révision du statut le mot de « enseignant contractuel » qui dérange tant.
Le gouvernement défend bec et ongle ce choix qui, non seulement s’inscrit dans le cadre de la régionalisation avancée mais a permis de résorber le déficit exorbitant en ressources humaines. Faut-il rappeler que depuis 2013, le secteur de l’enseignement n’arrive pas à remplacer les enseignants partis à la retraite. Un déséquilibre qui avait causé une surpopulation des classes. Le recours à la contractualisation a été inévitable pour ramener le nombre d’élèves à 30 par classe au lieu de 45 voire même 60.
Cela dit, après les explications de la tutelle, une question s’impose : ces mouvements sont-ils justifiés surtout que les grands perdants sont les générations futures ?
C’est pourquoi le ministre a appelé les enseignants à rejoindre leur classe et à prendre en considération les retombées de ces mouvements sur l’élève. Mais ils ont préféré réinvestir la rue !
Voir également : [Emission Hiwar] Les révélations de Saïd Amzazi sur les dossiers chauds de l’éducation nationale (1ère partie)