Interviewé par Lamiae Boumahrou I
Intervenant en marge du deuxième séminaire MENA sur l’assurance inclusive et la digitalisation, Ahmed Ali Al Mamari, vice-président de l’Autorité du Marché des Capitaux du Sultanat d’Oman (CMA), est revenu dans cet entretien sur les principaux défis à relever pour accélérer le développement de l’assurance inclusive.
EcoActu.ma : Le Maroc et Sultanat d’Oman ont co-organisé les 25 et 26 octobre leur deuxième séminaire MENA sur les thématiques de l’assurance inclusive et de la digitalisation. Concrètement, comment se concrétise le partenariat entre les 2 pays dans ce domaine ?
Ahmed Ali Al Mamari : La coopération entre l’Autorité du Marché des Capitaux du Sultanat d’Oman (CMA) et l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) s’inscrit dans une logique d’échange d’opinions et d’expériences dans le domaine de l’assurance inclusive et la digitalisation.
En vrai, la coopération avec nos frères du Royaume du Maroc s’étend au-delà de ce périmètre. Nous sommes liés par une relation étroite qui nous unit et à travers de laquelle nous collaborons sur plusieurs autres questions liées au secteur arabe des assurances en général notamment à travers notre participation dans les comités de l’Association Internationale des Contrôleurs d’Assurance (AICA).
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Aujourd’hui, à travers cet atelier organisé à Rabat, nous cherchons à échanger avec les organisations internationales compétentes, les spécialistes et les experts de nombreux pays du monde sur la manière dont nous pouvons soutenir la contribution du secteur de l’assurance au service humain en touchant un large segment de citoyens, d’institutions et du monde des affaires.
Ceci pourrait contribuer à réduire les risques auxquels la société en général est exposée, toutes catégories confondues. Aussi, nous discuterons pendant ces deux jours des programmes visant à développer les services d’assurance notamment à travers la digitalisation des services d’’assurance et en facilitant son accès à un plus large segment de la population afin d’éviter les risques.
Face aux crises qui se succèdent et les risques de conflit, environnementaux, financiers, sociaux…, quels sont les principaux défis à relever dans ce contexte pour accélérer le rythme du développement de l’assurance inclusive dans nos pays ?
En effet, le secteur des assurances est confronté à de nombreux risques pour ne citer que les risques liés au changement climatique, aux catastrophes naturelles…Autant de défis majeurs auxquels les observateurs et les acteurs du secteur doivent s’efforcer de trouver des solutions adaptées en coopération avec tous les acteurs de la société et du gouvernement. A noter également que le champ des risques est aujourd’hui étendu.
Autrefois, les risques naturels et politiques se produisaient dans une région du monde et pas dans une autre. Mais nous constatons aujourd’hui que la plupart des régions du monde sont exposées à de nombreux risques aussi bien des risques géopolitiques, de catastrophes naturelles, économiques ou autres. Tout cela requiert une forte coopération entre les pays pour y faire face.
Est-ce que tous les pays de la région Mena se partagent les mêmes défis ou y a-t-il des spécificités pour chaque pays ?
Tous les pays de la région se partagent les mêmes risques bien que certains défis puissent être plus graves dans un pays plutôt que dans un autre. Rappelons que les entreprises opérant dans le secteur des assurances oeuvrent pour la diversification de leurs portefeuilles de risques entre différents pays afin de pouvoir survivre et prospérer. Par conséquent, comme je l’ai souligné, les risques se répandent et se ressemblent de plus en plus dans de nombreux pays.
C’est pourquoi, il est important que les compagnies d’assurances et de réassurances, les chercheurs et tous ceux qui s’intéressent au risque et à l’assurance doivent se réunir, de temps à autre, pour échanger les expériences et les connaissances afin de faire face à ces risques qui commencent à toucher tout le monde.
Il faut également noter qu’un pays exposé à des risques importants et dangereux affecte d’autres pays en raison de l’existence de partenariats. Idem, les entreprises partagent le risque au sein d’une province mondiale et régionale, exposant ainsi cette province régionale et mondiale.