Le glissement annuel de l’indice des prix à la consommation s’élève au mois d’avril 2023 à 7,8%, après 9,1% au mois de mars. L’inflation atteint de ce fait en moyenne sur les quatre premiers mois de l’année en cours 8,8%.
Ces progressions recouvrent des évolutions contrastées selon les différents postes de consommation. Ainsi les prix des produits alimentaires ont connu une forte accélération en moyenne à fin avril. Celle-ci a été de 17,2%.
Cette croissance a été, rappellent les conjoncturistes, principalement, causée par la hausse rapide qui a caractérisé la rubrique « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » dont le taux de croissance au cours de la période s’étalant de janvier 2023 à avril de la même année s’est situé autour de 17,9% par comparaison à la période équivalente de l’année 2022.
Cette évolution globale des prix a été quelque peu modérée par le mouvement nettement moins rapide des « produits non alimentaires » dont l’accroissement d’une période sur l’autre n’a été que de 3,2%. Cette dynamique moins prononcée résulte de variations très différenciées des différentes subdivisions de ce compartiment de consommation.
Certaines d’entre elles ont enregistré des hausses supérieures à sa moyenne. C’est le cas notamment des prix des « restaurants et hôtels » (6%), de ceux du « transport » (5,7%) et des « meubles, articles de ménages et entretien courant du foyer » (5,9%).
D’autres, au contraire ont évolué à un rythme nettement inférieur voire à peine perceptible. Parmi les prix qui ont évolué faiblement il y a ceux de la santé, de la communication et de « Logements, eau, électricité et autres combustibles » n’ont varié en moyenne que de 0,4%, 0,5% et 1,1%.
Les évolutions au mois le mois du glissement annuel des prix reflétant tout à la fois les variations des prix mais aussi leur situation un an plus tôt (effet de base) laissent apparaitre un accroissement de 7,8% de l’indice des prix à la consommation entre avril 2022 et avril 2023. Cette progression est moins marquée que celle enregistrée il y a un an au mois de mars où elle était de 8,2%.
S’agissant de l’alimentation, les prix accélèrent légèrement sur un an pour passer de 16,1% à 16,3% et ceux des produits non alimentaires décélèrent pour passer dans le même temps de 3% à 2% baissant ainsi leur contribution à l’inflation d’ensemble.
L’ampleur des évolutions récentes des prix rend difficile voire incertaine toute tentative de prévision. Cependant quelques indicateurs précurseurs suggèrent, sinon une baisse, du moins un ralentissement des prix de certains produits au cours des prochains mois.
C’est d’ailleurs ce que confirment certains signes avant-coureurs d’une détente que révèlent à la fois l’évolution des prix à la production et confirmés par les soldes d’opinion recueillis dans les enquêtes de conjoncture auprès des industriels sur l’évolution probable des prix de vente à l’horizon d’un trimestre.
En effet l’indice des prix à la production n’a enregistré qu’une croissance de 2,13% en avril 2023 par comparaison à avril de l’année passée et les industriels sont en majorité pour une baisse des prix si toutefois certaines perturbations ne viennent pas contredire leurs opinions.
Ce contexte de forte inflation pèse depuis plusieurs trimestres sur la consommation des ménages dont la confiance dans la situation économique reste dégradée. Des incertitudes fortes subsistent sur, en particulier, le comportement à venir des prix.