De tout temps, le Maroc et les Marocains ont manifesté leur soutien et solidarité envers d’autres nations et ont souvent reçu de l’animosité en retour. L’un des cas les plus flagrants de notre histoire actuelle est celui de notre voisin de l’Est. Pourtant le Maroc et Marocains ont activement lutté pour la libération de l’Algérie.
Il y a des rappels historiques à faire dans ce contexte particulier où un pays voisin met à disposition de mercenaires tous les moyens pour porter atteinte à l’intégrité du Maroc. Un pays voisin dont la machine de propagande a résolument perdu le nord et s’est lancée tel un Don Quichotte dans une guerre contre les moulins à vent. Les « reporters de guerre » rapportent des combats invisibles et des victoires chimériques contre l’armée marocaine.
Soit ! Dans ce délire collectif dont seuls nos voisins détiennent le secret, il est opportun de se poser des questions légitimes : d’où vient animosité profonde (et ancienne) pour le Maroc et les Marocains ?
Le Royaume chérifien et ses citoyens ont pourtant soutenu de manière ardue et affective le peuple algérien pour recouvrer son indépendance.
Inutile ici de rappeler comment le père de la Nation, feu Mohammed V, a défendu bec et ongles la libération de l’Algérie et ce qu’il lui en a coûté, se mettant à dos la France. Notamment lorsque le Maroc monte au créneau demandant la libération de Ben Bella, dont l’avion a été détourné par la France. De vives manifestations (dont le triste massacre à Meknès) ont sillonné tout le Maroc pour la libération de l’Algérie et de Ben Bella.
L’engagement du Maroc pour la libération de l’Algérie est palpable à tous les strates, notamment au niveau du parti de l’Istiqlal qui a œuvré pour la libération de l’Algérie et la construction d’une union maghrébine.
Et puis le peuple marocain qui a livré une rude bataille pour son indépendance, n’avait pas encore repris son souffle qu’il s’est lancé dans la cause de son voisin.
Dans son édition du 17 décembre 1960, le journal français Le Monde rapportait la protestation française contre la tenue d’une manifestation pro-FLN à Rabat au Maroc.
Dans cette dépêche, le correspondant du journal annonce qu’en décembre 1960, Roger Seydoux, à l’époque ambassadeur de France au Maroc, avait protesté auprès du ministère des affaires étrangères chérifien (marocain) au sujet de la manifestation d’un millier d’élèves marocains et algériens des facultés et lycées de Rabat contre l’ambassade de France, le jeudi 15 décembre 1960.
Ce qui provoque l’ire du haut responsable français est que la police marocaine ait laissé parvenir le cortège jusqu’aux abords de l’Ambassade et qu’au milieu de la manifestation fût identifié Docteur Khatib, à l’époque ministre du Travail.
Des manifestations comme celle-ci qui rassemble citoyens lambda et hauts responsables de l’Etat, la ville et les habitants de Rabat et d’autres villes du Maroc s’enorgueillissent et elles démontrent combien cette cause algérienne était soutenue à l’unanimité par les Marocains, du Sultan jusqu’au lycéen.
Le devoir de solidarité envers un pays voisin dépasse le soutien à l’indépendance de l’Algérie par les manifestations aux contributions pécuniaires pour apporter une aide logistique de libération.
Ce sont autant de faits que les combattants algériens ayant trouvé refuge au Maroc ne peuvent réfuter encore moins ces leaders du FLN qui à peine arrivés aux commandes, ont poignardé le Royaume dans le dos.
Aujourd’hui encore, les gens se rappellent de cette période et témoignent leur incompréhension de l’attitude pour le moins ingrate et hostile de l’Algérie envers le Maroc.
Mais comme l’explique Ali Lahrichi, Docteur en Droit Public et Relations Internationales par la théorie de l’ennemi : « Le régime algérien trouve encore son pendant dans la théorie de l’ennemi de Carl Schmitt. Une théorie qui trouve ses origines dans la philosophie politique hobbesienne ou machiavélienne qui repose sur le principe que le prince pour conquérir ou conserver le pouvoir doit recourir à trouver un ennemi ou même à le créer en cas de besoin », explique-t-il.
Une posture d’autant plus compréhensible ces derniers mois et semaines, dans un pays qui sous l’effet de la Covid-19 sur les prix du baril, la seule manne dont il dispose, se retrouve dans de beaux draps. Sans véritable politique industrielle ni agricole, et avec les caisses vides mais une armée sur la pointe… pis, un pays dont le dirigeant n’a plus donné signe de vie depuis plusieurs semaines, il fallait détourner l’attention de ses concitoyens. Alors on provoque un conflit avec le voisin, sauf que l’improvisation finit par leur tomber sur la tête !
Face à l’échec, la machine médiatique se met en marche tournant ce pays au ridicule car il ne peut se cacher éternellement derrière ces marionnettes que sont le polisario. Car dans cette histoire, on ne sait plus qui vient au secours de l’autre in fine.
D’ailleurs, lorsqu’éclatait le printemps algérien, les responsables marocains s’en sont tenus au silence alors qu’ils pouvaient souffler sur la braise.
Toujours est-il que le Maroc, pays millénaire, et les Marocains ne doivent jamais regretter avoir aidé un pays voisin, car la solidarité et la grandeur de l’âme sont inscrites dans l’ADN de notre nation.
Pour les autres, qu’ils en retiennent bonne leçon !