Les pouvoirs publics sont appelés à veiller au grain et mettre en place les dispositifs nécessaires pour mener à bien le plan de relance et éviter les déperditions. Le risque d’une montée des créances en souffrance est à surveiller de près.
Dans le cadre du plan de relance, la mise en place de garanties accordées aux banques pose la question du risque de défaut et de sa couverture. Celui-ci est soit supporté par l’Etat directement ou indirectement tel que c’est le cas au Maroc via la CCG.
Les analystes de CDG Capital dans une récente analyse dédiée au plan de relance considèrent que l’efficacité de ces programmes dépendra de la nature du modèle économique du pays ainsi que des mesures prises par les autorités pour garantir le bon fonctionnement du programme.
« En effet, pour le Maroc, nous notons certains risques systémiques qui pourraient menacer l’impact économique du plan de relance, en l’occurrence : La cible du financement déterminée soit par la taille de l’entreprise bénéficiaire, son secteur d’activité ou encore son importance économique pour le pays, particulièrement en cette période, notamment en termes de création de richesse et d’emploi », tiennent-ils à préciser.
Généralement, l’efficacité de ces programmes dépend de la nature du modèle économique du pays ainsi que des mesures prises par les autorités pour garantir le bon fonctionnement du programme. En effet, pour le Maroc, les analystes notent certains risques systémiques qui pourraient menacer l’impact économique du plan de relance, en l’occurrence :
La canalisation des fonds injectés du côté de la demande au détriment du soutien de l’investissement et de la production : l’orientation des fonds vers l’investissement permettrait de développer la capacité de production et de création de richesse du pays, mesurée par le PIB potentiel. Cependant, dans la mesure où les fonds alimenteraient plus la demande, principalement à travers le financement du besoin en fonds de roulement et la consommation des ménages, cela pourrait alimenter une vague inflationniste à moyen terme.
La hausse du taux pénétration des importations : l’utilisation d’une part importante des fonds injectés pour l’achat des biens aussi bien d’investissement que de consommation de l’étranger, pourrait générer une sortie de capitaux comme mentionné ci-dessus. Ce scénario pourrait accentuer le déséquilibre de la balance commerciale et exercer une pression sur les réserves de change gérées par la Banque centrale.
L’accroissement de l’économie informelle et du marché de change parallèle pourrait accentuer la sortie de liquidité hors du circuit bancaire et affaiblir le multiplicateur de crédit, et par ricochet, l’apport du programme sur le plan économique.
La montée des créances en souffrances : Compte tenu de la conjoncture difficile, la capacité de remboursement des opérateurs économiques, particulièrement ceux opérant dans les secteurs touchés par la crise, pourrait se dégrader davantage. L’accélération que nous observons, de la hausse des créances en souffrance dans le portefeuille de crédit détenu initialement par les banques, se maintiendra probablement en 2021. Nous estimons à ce stade que la hausse des créances en souffrance depuis fin février 2020 pourrait coûter autour de 1 point de pourcentage aux banques en termes de ratio de solvabilité .
Cet impact sera probablement amené à s’exacerber, sa sévérité sur le bilan des banques dépendra de plusieurs facteurs mais aussi particulièrement de la proportion de créances garanties par la CCG.
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