Ecrit par L.Boumahrou |
Dans une conjoncture toujours marquée par la pandémie et ses conséquences économiques, l’adoption du projet de loi sur les marchés publics urge. La commande publique est désormais une bouffée d’oxygène pour le tissu économique marocain.
Aujourd’hui plus que jamais la commande publique devrait constituer un réel levier de relance post-Covid. Un levier pour atténuer les effets de la crise sur les opérateurs économiques et un propulseur de relance pour tous ceux ayant été impactés brutalement par la crise sanitaire et ses conséquences.
« Nous considérons aberrant lorsque la commande publique s’adresse aux importations à l’international. La commande publique doit d’abord et avant tout servir les Marocains, pour créer de l’emploi et accessoirement pour que les opérateurs fassent des affaires », a martelé récemment le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement avait appelé les départements ministériels à activer la préférence nationale et encourager les produits marocains dans le cadre des commandes publiques.
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La commande publique est en effet l’un des chantiers stratégiques de la relance économique mais également industrielle. Malheureusement, cette commande ne profite pas encore aux entreprises marocaines notamment les PME et TPE qui ont été fragilisées davantage par la crise de la Covid-19.
La pandémie a davantage pénalisé les entreprises marocaines en les privant d’accéder aux commandes publiques. Beaucoup se sont retrouvées écartées au lendemain du déclenchement de la pandémie en raison des références exigées par les établissements et entreprises publics (EPP) en plus des garanties.
Mais bien qu’il ait une circulaire adressée par le Chef du gouvernement aux différents départements ministériels pour activer la préférence nationale, en réalité l’application de ces directives reste difficilement vérifiable. L’absence d’un cadre réglementaire plus précis qui stipule clairement l’impératif de prioriser les entreprises marocaines en mettant les garde-fous nécessaires pour éviter les contournements de la loi fait que la commande publique ne profite pas directement aux opérateurs marocains. D’où l’impératif d’activer l’adoption du projet de décret n°2.21.801 relatif aux marchés publics adopté par le Conseil de gouvernement le 11 mars 2021.
« Nous avons travaillé avec le ministère des Finances de façon à ce que le texte passe et que nous puissions adresser la commande publique aux entreprises marocaines et que les opérateurs marocains puissent se servir dans cette commande publique », a souligné MHE en référence à la relance industrielle.
La commande publique constitue d’ailleurs le premier pilier pour accompagner la dynamique de la relance industrielle actuelle. L’objectif selon MHE est de mobiliser la commande publique au profit de l’industrie nationale, opérationnaliser de façon effective les mécanismes de la préférence nationale dans le cadre des marchés publics et enfin encourager les produits marocains dans le cadre des achats publics.
C’est dire que dans la conjoncture actuelle toujours marquée par la crise sanitaire et ses conséquences économiques, toutes les nations cherchent à sauver leur économie et à relancer la croissance. D’où l’impératif de favoriser les entreprises marocaines et leur donner la possibilité de survivre, de se développer mais aussi de grandir.
Il est aussi important qu’il y ait une convergence entre les politiques de l’Etat. En effet, si l’Etat encourage l’entrepreneuriat et la création d’entreprise, il devrait parallèlement créer les conditions favorables à l’investissement et au développement. Parmi les impératifs, l’augmentation du quota des 20% réservés aux PME dans les marchés publics. Un observatoire de la commande publique est également nécessaire pour vérifier et suivre le recours effectif à la préférence nationale.
De leur côté, les entreprises marocaines sont appelées à être innovantes et compétitives.