Ecrit par L.B. I
Le cadre juridique du financement collaboratif “crowdfunding” est fin prêt, a affirmé le Wali de BAM. Ce mode de financement pourrait contribuer à relancer l’activité économique dans la région d’Al Haouz où le temps s’est nettement arrêté le vendredi 8 septembre.
Le séisme, qui a frappé la région d’Al Haouz le vendredi 8 septembre, a laissé derrière lui des dégâts humains et matériels inestimables. Des centaines de morts, des villages détruits et un arrêt total de l’activité économique.
Une région qui vit au ralenti en attendant la reconstruction de cette zone longtemps marginalisée. Il faut tout refaire et revoir même le mode de vie de cette population qui vivait principalement d’élevage du bétail.
Aujourd’hui, les pouvoirs publics sont sur le pied de guerre pour exploiter toutes les pistes afin de garantir l’aboutissement de ce chantier de restructuration qui va durer 5 ans pour un budget de 120 Mds de DH.
Parmi ces pistes le recours au financement collaboratif le « crowdfunding ». Interpellé sur l’état d’avancement de ce chantier lors d’un point de presse tenu à l’issue de la troisième réunion trimestrielle du Conseil de BAM au titre de l’année 2023, le Wali de Bank la-Maghrib, Abdelattif Jouahri, a affirmé que le cadre juridique du financement collaboratif “crowdfunding” est fin prêt.
« Nous avons passé toutes les circulaires (9 au total) qui détaillent chacune des catégories de ‘crowdfunding’ qu’on fait, à savoir les prêts et les dons. Tout cela va être mis en place sur les plateformes de BAM », a précisé le Wali.
En effet rappelons que le 19 mai 2022, BAM publiait, après avis du comité des établissements de crédit réuni le 16 mai 2022, 9 nouvelles circulaires.
Une publication qui avait coïncidé avec l’approbation par le Conseil de gouvernement du projet de décret n°2.21.158 portant application de la loi n°15.18 relative au financement collaboratif. Laquelle loi a été approuvée par le parlement le 10 février 2021, ouvrant la voie à ce nouvel outil de financement des porteurs de projets qu’ils soient autoentrepreneurs ou associations et qui a fait des émules dans le monde depuis la crise financière de 2008.
Cela dit ce mode de financement, qui représente un potentiel de plus de 96 Mds de dollars d’ici 2025 à l’échelle internationale selon la Banque mondiale, pourrait énormément contribuer à la relance économique de la région.
« Dans la conjoncture actuelle, l’activation de ce mode de financement peut être plus urgente pour certaines opérations qui peuvent être adaptées au crowdfunding », a affirmé le Wali.
Jouahri n’a pas manqué de préciser que toutes les parties prenantes sont mobilisées pour répondre aux besoins immédiats de la population affectée.
Allusion faite au fait que cette population frappée par le séisme a tout perdu y compris ses papiers, cartes bancaires…
« Nous sommes en phase de réfléchir aux solutions les plus flexibles et immédiates pour répondre à des besoins “immédiats »,a-t-il affirmé.
Une réunion a été tenue lundi dernier à ce sujet, où il a été décidé de mettre en place un plan de continuité des activités pour tout le monde, à la fois pour les banques, les structures de financement, les établissements de paiement…
La Banque centrale et les associations de micro-crédit (AMC) sont aussi en phase d’étudier les alternatives notamment pour les moratoires.
Le Wali a aussi précisé que BAM sera très flexible pour le remboursement des billets de banques détériorés par le séisme.