Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Le gouvernement a lancé le processus de soutien exceptionnel aux professionnels du secteur du transport routier. Et pourtant les prix des produits de consommation continuent de flamber. Comment l’Etat mesure-t-il l’impact des mesures prises sur la réalité des marchés ?
Pour calmer les esprits à la veille du ramadan, le gouvernement avait annoncé le 22 mars que les prix des produits alimentaires allaient se stabiliser ou baisser dans les prochains jours pour être à la portée de tous les citoyens.
Nous sommes déjà au 6ème jour du mois sacré, mois de forte consommation, et les prix sont quasiment les mêmes quand ils n’ont pas augmenté.
C’est un coup dur pour le pouvoir d’achat des ménages qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Et pourtant le gouvernement n’a cessé de clamer des mesures prises pour atténuer l’impact sur les prix mais en vain.
La réalité sur le terrain est tout autre. Les prix des produits de première nécessité continuent de flamber et les paniers peinent à se remplir. Le prix de l’oignon, à titre d’exemple, avoisine les 15 DH tandis que celui de la viande continue sa hausse vertigineuse.
La question qui s’impose comment le gouvernement mesure-t-il l’impact des mesures prises sur les prix ? Une question légitime notamment lorsque l’Etat met la main à la poche pour subventionner des secteurs censés impactés directement le prix des produits.
Référence faite au secteur du transport routier qui va bientôt bénéficier de la 10ème tranche d’aide. En effet, le Conseil du gouvernement a décidé le 16 mars de lancer le processus de soutien exceptionnel des professionnels du secteur du transport routier. Environ 180.000 véhicules seront concernés par cette 10ème tranche.
Concernent les transporteurs de marchandises, ils vont bénéficier d’une aide de 2.600 DH pour les camions dont le PTAC est supérieur à 3,5 tonnes et inférieur à 14 tonnes, 3.400 DH pour les camions dont le PTAC est compris entre 14 et 19 tonnes, et 4.200 DH pour les camions dont le PTAC est supérieur à 19 tonnes, ainsi que 6.000 DH au profit des tracteurs routiers.
Mais eu égard à la réalité du marché, on est tenté de penser que cette subvention n’est en réalité qu’une rente déguisée pour calmer les transporteurs et dévier les regards du vrai problème des hydrocarbures. Mais ça c’est une autre affaire.
Ce qui est certain c’est que jusqu’à présent les 8 premières tranches ont coûté à l’Etat 4.236.799.700 DH. Et la facture risque d’être plus salée.
Malheureusement, malgré ces montants importants l’objectif de cette subvention qui est de faire face à la fluctuation des prix et maîtriser l’inflation qui touche les produits de base circulant sur le territoire national, n’est pas atteint.
Et ça continue. Le gouvernement a lancé ce lundi 27 mars 2023 l’opération d’inscription pour l’obtention du soutien exceptionnel supplémentaire destiné aux professionnels du transport routier. Reste à voir s’il y aura impact ou pas.