Le dernier rapport d’Attijari Global Research (AGR) qui analyse le Budget de l’Etat et son impact sur les besoins de financement du Trésor au titre de l’exercice 2024 relève que malgré la hausse visible des dépenses d’investissement, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance baissière grâce notamment au bon comportement des recettes fiscales et aux financements innovants.
La LF-24 au Maroc intervient dans un environnement instable durant les dernières années, marqué par une succession de crises de grande envergure. Il s’agit de la crise sanitaire, des tensions géopolitiques, des pressions inflationnistes ainsi que des effets défavorables du changement climatique.
Cette Loi de Finances demeure tout de même en cohérence avec l’esprit introduit par ses précédentes versions. Celle-ci vise à renforcer la résilience économique et sociale face aux défis actuels, tout en érigeant la maîtrise des finances publiques en priorité majeure. La poursuite des réformes fiscale et sociale ainsi que la reconstruction des zones sinistrées par le séisme illustrent une approche globale pour naviguer dans une période de turbulence.
Selon AGR, le soutien de la Demande intérieure à travers l’investissement devrait conforter la politique budgétaire expansionniste de l’Exécutif. D’une part, l’investissement public de l’État est projeté à 335 Mds de H en 2024E, soit un nouveau record historique.
D’une autre part, la promotion de l’investissement privé est mise au premier plan à travers la nouvelle charte de l’investissement et l’opérationnalisation du Fonds Mohamed VI pour l’investissement. Celui-ci a pour principal objectif le financement de grands projets stratégiques au Maroc et ce, dans le cadre de partenariats public-privé.
L’exercice budgétaire est marqué par une hausse visible des dépenses publiques en 2024E et ce, en dépit de la baisse attendue de la charge de compensation. Outre la hausse des investissements en infrastructure, l’effort social consenti par l’État pèse sur les dépenses de fonctionnement du Trésor.
L’État s’est engagé depuis 2023 à soutenir le pouvoir d’achat des ménages via des mesures sociales afin de réduire les conséquences de la sécheresse, de l’inflation et des répercussions du séisme. Il s’agit des aides directes aux ménages dans un contexte de décompensation progressive des prix du gaz butane à compter de 2024E, des aides au logement, des mesures sociales en faveur des sinistrés et la poursuite de la généralisation de l’AMO.
Conforté par des recettes fiscales en nette amélioration, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance baissière. Ce dernier devrait s’atténuer à 4,0% en 2024E contre 4,5% prévu par la LF-23 et 5,1% en 2022. Compte tenu de la mobilisation record des financements extérieurs et du repli attendu des tombées en capital, le besoin de financement brut moyen du Trésor par mois en 2024E devrait s’établir à 8,7 Mds de DH, en baisse de 5 Mds de DH par rapport à 2023, selon AGR.