Le secteur de l’assurance a contribué aux efforts nationaux visant l’assistance de la population sinistrée par le séisme d’Al Haouz, à travers l’activation du régime de couverture des événements catastrophiques. Aujourd’hui, l’écosystème des assurances est sollicité sur d’autres fronts particulièrement les risques liés au climat, à la digitalisation pour continuer à jouer un rôle stratégique dans le développement économique et social du Maroc dans un monde empreint d’incertitudes.
Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 10ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance, organisée par la Fédération Marocaine de l’Assurance (FMA) a été lancée, ce mercredi 17 avril 2024, avec pour thème central : « Quelle assurance dans un monde d’incertitudes ? ».
La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah a pris part à cet évènement qui intervient six mois après le séisme d’Al Haouz mettant davantage la lumière sur le rôle stratégique de de l’écosystème des assurances dans la gestion des risques qui planent sur le développement économique et social du Maroc.
Le tout dans un environnement international marqué par la persistance des incertitudes, liées notamment aux tensions géopolitiques ayant entrainé une crise inflationniste galopante, accentuée par des effets persistants de la pandémie de Covid-19.
Malgré la modération de l’inflation, les perspectives mondiales restent en effet enveloppées d’un certain nombre d’incertitudes et de vulnérabilités qui pourraient continuer à bouleverser l’économie et le système financier, rendant la prise de décision plus complexe pour les décideurs qui doivent composer avec des incertitudes de différentes natures, soutient Nadia Fettah.
Dans un paysage où les risques liés au climat et à l’environnement, tels que le stress hydrique, la sécheresse et l’augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles sont en recrudescence, de nouveaux risques plus immatériels s’imposent particulièrement ceux liés à digitalisation et l’intelligence artificielle.
Dans un contexte sujet à plusieurs transformations, Nadia Fettah prône une approche stratégique prospective. Pour elle, une gestion efficace des risques nécessite une vision à long terme et une capacité à anticiper les changements futurs par le biais de stratégies et d’actions concrètes ainsi que du renforcement de l’arsenal juridique.
Autant dire qu’aujourd’hui plus que jamais, il devient impératif de comprendre les risques encourus, d’identifier les opportunités qui en découlent et de concevoir de meilleures stratégies pour y faire face.
Au niveau national, Nadia Fettah a rappeler la capacité du Maroc à répondre efficacement aux chocs, à plusieurs reprises d’ailleurs, grâce à la clairvoyance du Chef de l’État, Sa Majesté le Roi Mohammed VI à travers le déploiement de réformes structurelles visant à soutenir le développement économique et social du pays, sans pour autant compromettre la soutenabilité des finances publiques à moyen et long termes ainsi que de la mise en place de mesures stratégiques d’urgence pour contrer les impacts des situations imprévues. Le cas de la pandémie ou le séisme d’Al Haouz en sont la parfaite illustration.
D’ailleurs, grâce à sa solidité et à sa résilience, le secteur de l’assurance a aussi contribué aux efforts nationaux visant l’assistance de la population sinistrée, à travers l’activation du régime de couverture des événements catastrophiques.
Rappelant que le Royaume a adopté, au cours des dernières années, une approche proactive et holistique pour contrer les effets des aléas de différentes natures, et à leur tête le changement climatique auquel nous accordons une priorité absolue, Nadia Fettah a rappelé les objectifs ambitieux du Maroc dans ce domaine et son engagement ferme dans la lutte contre le changement climatique, qui exerce une pression croissante sur ses ressources naturelles, affectant la résilience de ses écosystèmes forestiers et agricoles, notamment en raison du stress hydrique.
Qu’il s’agisse du Plan Climat National 2030, de la Stratégie Nationale de Gestion des Risques des Catastrophes Naturelles, ou du renforcement de la gouvernance climatique à travers l’institutionnalisation de la Commission Nationale des Changements Climatiques et de la Diversité Biologique, le Maroc a engagé plusieurs initiatives orientées vers l’anticipation des crises.
Fondée sur le concept du développement durable, la vision nationale vise à faire de la prise en compte des risques dans les politiques publiques un facteur clé du développement économique et social du pays et à améliorer, ainsi, la gestion des risques climatiques et la résilience face aux événements catastrophiques, mettant la protection de la population au cœur des priorités, soutient la ministre.
Mais dans le panorama actuel, d’autres risques émergents bousculent le monde, particulièrement notamment le risque cyber.
Dans ce sens, la ministre a insisté sur le défi majeur que représentent la digitalisation croissante et les menaces liées à la cybersécurité pour le secteur financier.
Ce qui impose d’implémenter des stratégies proactives visant à renforcer la protection informatique au sein du secteur de l’assurance, à travers le déploiement de systèmes de sécurité efficaces, la sensibilisation aux risques cybernétiques, la formation des équipes dédiées à la gestion des risques et l’adoption de technologies avancées telles que l’intelligence artificielle et le machine Learning pour détecter et prévenir les éventuelles attaques.
En intégrant la gestion des risques cyber dans sa stratégie globale de gestion des risques, le secteur sera à même de renforcer sa résilience face aux menaces numériques, garantissant ainsi la fiabilité et la sécurité des échanges au sein de l’écosystème financier.
« De notre côté, nous estimons qu’il est impératif d’élargir la couverture assurantielle afin d’inclure la protection contre les risques émergents, tels que les cyber-risques. Dans cette perspective, le secteur de l’assurance devrait assumer un rôle de premier plan, et ce en offrant, entre autres, des produits et des services adaptés pour couvrir ces risques, identifiant et clarifiant des couvertures cyber et procédant à une évaluation financière des risques », estime la ministre.
Un dossier qui nécessite d’être examiné dans son contexte global en vue de mener une réflexion approfondie sur l’évolution du cadre juridique de l’assurance pour tenir compte de la révolution numérique en cours.
La ministre a souligné le potentiel de la digitalisation, qui, bien qu’elle comporte certains risques dont les cyber-attaques, ouvre également un horizon d’opportunités prometteuses pour le secteur de l’assurance, lui permettant d’innover et de s’adapter aux besoins changeants des consommateurs.
Dans ce cadre, la ministre a annoncé le projet de mettre en place un cadre juridique équilibré qui encourage l’innovation tout en protégeant les consommateurs et le marché des risques émergents.