Pour la 10 ème année consécutive, le cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission Etudes & Statistiques de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) réalise une étude sur les acteurs marocains du capital investissement.
Sur le plan international, les montants levés par les fonds de capital investissement sont au plus haut depuis 2007 et atteignent 453 Mds de dollars.
Le continent africain continue à séduire les bailleurs de fonds internationaux. Le nombre d’opérations sur la période 2012 à 2017 s’est chiffré à 953 et le montant des investissements a atteint 24,4 Mds de dollars.
En ce qui concerne le Maroc, le taux de pénétration a été de 0,04% en 2017. Ce qui dénote que le financement par le capital investissement au Royaume recèle encore une large marge de progression par rapport à des économies telles que celles des BRICS. Toutefois, il dépasse l’ensemble des pays de la zone MENA.
Pour des raisons liées essentiellement au contrôle des changes, 56% des fonds sont localisés à l’étranger principalement en Europe, à l’Ile Maurice et aux USA. En valeur 72% des fonds de 3éme génération sont totalement indépendants ce qui, d’après les responsables de l’AMIC, confirme la maturité des marchés. L’année 2017 a enregistré des levées de 1.318 MDH contre 305 MDH en 2016. Cette hausse s’explique par l’activité cyclique du capital et d’autre part, par l’avènement d’une nouvelle génération de fonds. Le cumul des montants levés à fin 2017 s’est élevé à près de 18 Mds de DH dont 12,44 Mds de DH pour le capital investissement et 5,5 Mds de DH pour les fonds d’infrastructure. Autre élément important est que depuis 2012, les fonds transrégionaux s’accaparent 75% des fonds levés pour le Maroc. A ce jour, près de 2,5 Mds de DH sont disponibles pour les PME. Depuis 2000, les capitaux levés auprès d’investisseurs étrangers (SFI, BERD, BEI, BAD…) sont passés de 20 à 63% alors que les levées de fonds au Maroc se sont contractés. « Cette augmentation témoigne de la confiance de ces investisseurs internationaux à l’égard de l’industrie marocaine du capital investissement mais également des contraintes du dispositif national pour les fonds régionaux », explique-on auprès de l’AMIC.
Une forte concentration dans le nord du pays
2017 clôture la 3ème génération de fonds. 343 MDH ont été investis dans des PME. A ce jour, 189 entreprises ont bénéficié d’un montant global d’investissement en capital de 6,6 Mds de DH. A noter que certains investissements ont été reportés à l’année 2018 afin de pouvoir bénéficier de la réduction sur les droits d’enregistrement instaurée par la Loi de Finances 2018.
La répartition par nature fait montre que les fonds restent généralistes. Le secteur industriel représente 43% des investissements réalisés depuis 2012 et s’arroge la première place tandis que celui des transports et services arrive en seconde position avec 26% des investissements.
Les fonds de 3ème génération ont dédié 78% des montants investis en valeur à des entreprises en phase de développement, 13% à des opérations de transmission et 8% pour l’amorçage et le risque.
En ce qui concerne la répartition géographique, à l’instar des années précédentes, les investissements se concentrent dans la partie nord du pays : 68% sur l’axe Casa-Settat, 8% dans la région Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Certaines régions commencent à sortir l’eau de la tête notamment Marrakech-Safi.
L’année 2017 a été une année record pour les désinvestissements dont le montant s’élève à 968 MDH, soit une progression de 372% par rapport à 2016. Depuis 2012, la majorité des sorties en valeur sont des cessions industrielles (43%). Quant au marché secondaire (cession à d’autres fonds), il confirme sa progression passant de 3 à 36% entre 2001 et 2017. Le cumul des montants désinvestis a atteint 3,4 Mds de DH soit près de 51% du montant global investi par l’industrie du capital investissement.
Et pour conclure, il est important de rappeler que pour 2018, 32% des fonds prévoient d’investir dans de nouvelles entreprises et 25% des fonds planifient des sorties. Les 2/3 des fonds planifient la levée de nouveaux capitaux en 2018 et 2019.