La Commission européenne estime que l’octroi par l’Italie d’un prêt de 400 millions d’euros à la compagnie aérienne en difficulté Alitalia a violé le droit européen. La Commission a annoncé lundi à Bruxelles que l’Italie devait désormais réclamer à Alitalia le remboursement des fonds versés fin 2019, majorés des intérêts.
Cela ne devrait toutefois pas se produire, car la compagnie aérienne traditionnelle n’existe plus. Elle a été remplacée à l’automne 2021 par la nouvelle compagnie Ita Airways. Et comme celle-ci n’est pas considérée comme le successeur économique d’Alitalia, les millions ne peuvent pas être récupérés auprès d’Ita ; la Commission européenne elle-même l’avait déjà constaté en 2021. Lufthansa négocie actuellement une reprise partielle d’Ita Airways.
Alitalia a subi de lourdes pertes pendant des années et a reçu à trois reprises en 2017 et 2019 des prêts importants de plusieurs millions de l’État italien. Les deux prêts de 2017, d’un montant total de 900 millions d’euros, étaient tout aussi illégaux, avait déjà jugé la Commission européenne fin 2021.
Les autorités de la concurrence avaient alors conclu, comme elles le font aujourd’hui, que l’Italie n’avait pas agi comme un investisseur privé et qu’elle avait supposé, dans une mesure nécessaire, que les fonds seraient remboursés. Il s’agissait plutôt de maintenir les opérations aériennes – Alitalia avait donc un avantage concurrentiel illégal.