Ecrit par Imane Bouhrara I
Lâattribution du marchĂ© relatif Ă la construction et lâexploitation de la station de dessalement d’eau mer de Casablanca continue de faire jaser. En cause, dans le consortium ayant remportĂ© le marchĂ© lancĂ© par lâONEE figure Afriquia Gaz de Akwa Group. Et bien que le chef du gouvernement ait dĂ©missionnĂ© de toutes ses fonctions au sein du groupe familial, les partis de lâopposition crient au conflit dâintĂ©rĂȘt.
AprĂšs le dossier des hydrocarbures, voilĂ le chef du gouvernement Ă nouveau au cĆur de la polĂ©mique, cette fois-ci en raison de lâattribution en novembre du marchĂ© relatif Ă la construction et lâexploitation de la station de dessalement de mer de Casablanca.
Et pour cause, dans le consortium ayant remportĂ© le marchĂ© lancĂ© par lâONEE figure Afriquia Gaz de Akwa Group. Et bien que le chef du gouvernement ait dĂ©missionnĂ© de toutes ses fonctions au sein du groupe familial, les partis de lâopposition crient au conflit dâintĂ©rĂȘt, la famille Akhannouch Ă©tant lâactionnaire majoritaire du Groupe.
Le sujet a fait dĂ©bat et le PJD a mĂȘme saisi lâINPLCC Ă ce sujet, affirme Abdellah Bouanou, lors dâune rencontre organisĂ©e par la Fondation Lafqui Titouani, en prĂ©sence dâautres invitĂ©s de partis politiques de la majoritĂ© et de lâopposition.
Pour Abdellah Bouanou câest le groupe du chef du gouvernement qui a remportĂ© cet appel dâoffre, Ă©tant actionnaire dans les autres sociĂ©tĂ©s du consortium. Donc câest le groupe appartenant au chef du gouvernement (NDLR : Akwa Group) qui a remportĂ© ce projet et moralement ça ne doit pas se faire. On lâa dit et rĂ©pĂ©tĂ©. Il sâagit dâun conflit dâintĂ©rĂȘt et câest au regard de lâarticle 36 de la Constitution, le PJD a saisi lâINPLCC. Et dâajouter : « Câest un vrai problĂšme, le chef du gouvernement doit avoir le courage de traiter dĂ©finitivement ce problĂšme en prĂ©sentant sa dĂ©mission dâici ou de lĂ -bas ».
Pour sa part, Mohamed Chouki, du RNI, estime quâil faut rectifier tout ce qui circule Ă ce sujet. Il a dâabord, rappelĂ© que la sociĂ©tĂ© (NDLR : Afriquia Gaz) dont la famille du chef du gouvernement dĂ©tient des parts est une entreprise faisant appel Ă lâĂ©pargne public et cotĂ©e Ă la bourse de Casablanca, dont ses comptes et sa gouvernance sont transparents. Dâailleurs elle est soumise Ă la rĂ©glementation du marchĂ© sous le contrĂŽle de lâAMMC.
La sociĂ©tĂ© en question compte parmi ses actionnaires des investisseurs institutionnels telles  que des compagnies dâassurance et des caisses de retraite.
Aussi, cette entreprise est-elle entrĂ©e dans un consortium Ă©conomique international pour cet appel dâoffre international et lâa remportĂ© en raison de son offre la moins disante, avec un prix classĂ© deuxiĂšme meilleur au monde. A prĂ©ciser aussi, que le consortium va investir prĂšs dâun milliard de dollars, prĂ©cise le politique.
A cet Ă©gard, Rachid Hammouni du PPS prĂ©cise pour sa part que si lĂ©galement il nây a rien Ă dire sur cette attribution de lâappel dâoffres de lâONEE, mais politiquement et moralement câest problĂ©matique puisque lâappel dâoffres a Ă©tĂ© lancĂ© par lâONEE dont le prĂ©sident du Conseil dâadministration nâest autre que le chef du gouvernement.
« Quand on parle de conflits dâintĂ©rĂȘt, ce nâest pas nouveau, puisque nous avons eu des cas, notamment de Karim Amrani et de Driss Jettou. Mais, pour ce mandat il y a le sujet des hydrocarbures et voilĂ maintenant le sujet du dessalement de lâeau », dĂ©plore R. Hammouni.
La rencontre a Ă©tĂ© rĂ©ellement Ă couteaux tirĂ©s entre « majoritĂ© » et « opposition » sur plusieurs sujets dâactualitĂ© d’ordre social, politique et Ă©conomique. Et les polĂ©miques de ce genre ne font que cristalliser les divergences et alimenter la suspicion.