Sensibilité culturelle oblige, j’ai suivi avec attention les discours de SM le Roi et du Pape François lors de la visite de ce dernier au Maroc, en vue de détecter les éventuelles allusions à la protection de l’Environnement.
Sincèrement, j’ai été comblé en entendant le pape faire allusion à la COP22 de Marrakech sur le Climat et dire textuellement « C’est ensemble, dans un dialogue patient et prudent, franc et sincère, que nous pouvons espérer trouver des solutions adéquates, pour inverser la courbe du réchauffement global ». Cette Déclaration me rappelle la Lettre encyclique sur la sauvegarde de la « Maison Commune » (La planète) publiée à l’occasion de la COP21 de Paris (Laudato Si). Dans cette lettre, le Pape avait décris la dégradation causée par l’Homme à la planète malgré les prescriptions divines pour protéger la Nature et toutes les créatures qui y vivent (Humains, Animaux, végétaux) et avait suggéré deux voies à suivre pour que l’Humanité puisse se rattraper : i/ Intensifier le dialogue à tous les niveaux (mondial, régional, national) pour trouver les solutions à adopter et ii/ Intensifier les actions d’éducation pour adopter un comportement plus respectueux de la Nature.
De Son côté, SM le Roi, connu pour ses engagements pour l’Environnement et le Développement Durable, a déclaré dans son discours « En tant que Commandeur des Croyants, Je partage avec le Saint Père la conviction d’une spiritualité agissante, au service du bien commun » dont font partie les ressources naturelles (Eau, biodiversité, air, sol etc…). Concernant l’éducation, elle a été citée deux fois dans Son discours. « Pour faire face aux radicalismes, la réponse n’est ni militaire, ni budgétaire ; elle a un seul nom: Éducation » et « C’est pourquoi, aujourd’hui, en tant que Commandeur des Croyants, Je plaide pour que soit redonnée à la religion la place qui est la sienne, au sein de l’éducation ».
Partant de ce ces Déclarations aux plus hauts niveaux et du constat que les programmes techniques de développement des Energies Renouvelables et d’adaptation n’ont pas pu avoir, jusqu’à présent, un effet significatif sur la lutte contre les changements climatiques, j’ai tout de suite déduit que l’éducation environnementale, à travers la religion, pourrait éventuellement constituer la bouée de sauvetage. Peut-on alors la renforcer dans nos écoles, nos mosquées, nos centres culturels etc. ? L’appel est lancé au parlement pour y légiférer et aux Département ministériels concernés pour élaborer les programmes d’action et dégager les moyens nécessaires.
Il est nécessaire de souligner que, pour atteindre l’objectif recherché, il y a lieu d’envelopper le message environnemental dans une vision culturelle plus large, bien conçue, en chassant les maux qui gangrènent les sociétés et en les remplaçant par les bonnes valeurs de nos religions. En écoutant les deux discours, on retient la grande richesse de ces valeurs pour opérer les substitutions qui s’imposent en termes de :
i/ Dialogue : Remplacer l’incompréhension ainsi que l’ignorance et la non reconnaissance de l’autre, par l’écoute, le dialogue, la sincérité, l’honnêteté et la rationalité ;
ii/ Comportement : Remplacer l’indulgence, l’hostilité, l’opposition, le radicalisme, le fanatisme, le fondamentalisme et la haine, par la bienveillance, le respect, la main tendue, la tolérance, le pardon, la convivialité, la fraternité et l’amour ;
iii/ Action : Remplacer l’individualisme, la rivalité, la division, la violence, l’oppression, la destruction, l’extrémisme et le terrorisme par la réconciliation, la coopération, la collaboration, la paix et la solidarité.
En conclusion, on retiendra que la menace climatique pèse si fortement sur l’avenir de l’Humanité, qu’on ne doit négliger ou sous estimer aucune piste de solution possible. L’éducation environnementale, sur des bases religieuses, en en est une ; elle ouvre des horizons d’espérance. Exploitons-la.
Abdelhadi Bennis, Acteur associatif environnementaliste