Ecrit par L. Boumahrou I
Bien que le prix du baril brut ait baissé durant la 1ère quinzaine d’Octobre, les prix à la pompe au Maroc n’ont pas baissé. Aucune explication n’est donnée à la fixation des prix des hydrocarbures à la pompe. Dans un contexte marqué par des incertitudes et de risque de fluctuation élevée des prix des hydrocarbures en raison des conflits internationaux, jusqu’à quand le gouvernement continuera-t-il à mettre de côté le dossier des hydrocarbures laissant les citoyens livrés à leur propre sort ?
Les prix des hydrocarbures continuent sur une tendance haussière. Ainsi, le prix à la pompe du gasoil dépasse la barre des 14,00 DH pour le gasoil et avoisine les 15,50 DH pour l’essence.
Cela fait plus de 2 mois, soit depuis le 1er août, que les prix des hydrocarbures sont en continuelle hausse. Et pourtant, le cours du baril de pétrole a baissé durant la première quinzaine d’octobre atteignant jusqu’à 84,5 dollars.
Bien entendu, depuis la libéralisation des prix des hydrocarbures en 2015, les baisses des cours à l’international ne s’appliquent pas automatiquement sur les prix à la pompe contrairement aux hausses qui, elles, sont quasiment systématiques. Malheureusement, le gouvernement marocain continue sa politique de désengagement du dossier des hydrocarbures. Les citoyens marocains sont livrés à eux-mêmes face à un lobby des distributeurs des hydrocarbures qui ne sont soumis qu’à leurs propres lois. Nous l’avons compris, soulever cette problématique est une peine perdue d’avance. Mais jusqu’à quand ?
La conjoncture internationale est de plus en plus incertaine. Le conflit israélo-palestinien ne sera pas sans impact sur les prix de l’énergie. En effet, les analystes alertent déjà sur la volatilité élevée des prix de l’énergie. Le risque d’atteindre les records de 2022 à savoir plus de 16 DH/L pour le gasoil n’est pas écarté.
Les retombées sur le pouvoir d’achat des Marocains risquent d’être plus pesantes notamment dans cette conjoncture de flambée des prix.
L’intervention du gouvernement va-t-elle se limiter à la subvention des transporteurs dont l’impact sur le pouvoir d’achat des Marocains est infime ? Le gouvernement aura-t-il un jour le courage politique pour activer l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence du plafonnement des prix pour stopper l’hémorragie ?
« Si de nombreux pays ont décidé de plafonner les prix des carburants, ou si certains distributeurs à l’étranger vendent du carburant au prix coûtant, voire à perte dans certains cas, jusqu’à quand le Maroc gardera-t-il le silence sur les prix scandaleux des hydrocarbures ? », s’est indigné Houssine El Yamani, président du Front national pour la sauvegarde de la SAMIR.
Selon lui, tenant compte de la fluctuation des prix à l’international et en se basant sur les calculs avant la libéralisation des prix des carburants, le prix à la pompe devrait s’établir à 12,38 DH pour le gasoil au lieu de plus de 14 DH/L et à 12,15 DH/L pour l’essence au lieu de plus de 15,4 DH/L.
Le constat est là. Le gouvernement ne veut pas bouger le petit doit pour protéger le consommateur et mettre de l’ordre dans ce secteur bien qu’il soit libéralisé. Et pourtant, les risques d’une flambée des prix en raison des conflits internationaux nous guettent et menacent de plus en plus ce pouvoir d’achat des marocains.