Ecrit par la Rédaction |
Double taxation (TVA), retenue à la source, généralisation de l’AMO, digitalisation… autant de défis auxquels font face les intermédiaires d’assurances. Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM revient sur les combats menés par le patronat pour apporter un nouveau souffle aux opérateurs du secteur.
La FNACAM ne cesse de militer pour défendre les intérêts des agents et courtiers d’assurance. Parmi les combats menés celui de la double taxation ou la taxe sur la taxe sur les revenus des intermédiaires d’assurance. Une injustice selon le vice-président de la CGEM, Mehdi Tazi, qui intervenait en marge de la 7ème Edition de la rencontre annuelle des agents et courtiers d’assurances tenue ce 6 juillet sous le thème « Sujets majeurs de la profession : entre encaissement des primes et TVA sur les commissions ».
« Nous espérons avec l’appui de la CGEM pouvoir cette année, si possible, faire sauter cette double taxation qui permettra d’apporter un nouveau souffle aux opérateurs du secteur », a-t-il précisé.
Le vice-président de la CGEM n’a pas manqué de rappeler qu’il n’y a pas que les mauvaises nouvelles étant donné que les intermédiaires ont pu bénéficier de la réduction de l’IS prévue pour les PME ayant un CA inférieur à 100 MDH. Un IS qui, rappelons-le, va progressivement passer de 31% à 20% dans les 4 prochaines années (28,25% durant 2023). Associée à une baisse de 25% de la retenue à la source, les intermédiaires pourront bénéficier d’un cumul de réduction d’impôt de 15% sur les revenus dans les 4 années à venir.
« Si nous parvenons à la suppression de cette double imposition ou la taxe sur la taxe, le secteur pourra faire un saut remarquable », a-t-il précisé.
Autre sujet sur lequel le vice-président de la CGEM a mis l’accent, celui de la retenue à la source.
« Un sujet sur lequel la CGEM s’est battue en parvenant à l’apporter de 20% première mouture PLF2023 à 5%. Nous considérons toutefois que cette retenue n’a pas lieu d’être dans ce secteur notamment lorsqu’il s’agit d’un client étatique », a précisé Tazi.
A noter que dès le début de l’année, la mesure de la retenue à la source a été appliquée aux intermédiaires.
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Autre sujet sur lequel la CGEM intervient également celui de la commission mis en place pour traiter de 2 sujets à savoir la généralisation de l’AMO et la réforme de la retraite.
« Ce secteur ne sera pas touché par la généralisation de l’AMO mais par l’abolition de l’article 114 qui prévoit le basculement de l’ensemble des assurées du secteur privé à savoir les compagnies d’assurance vers la CNSS », a souligné M. Tazi.
Et d’ajouter « du point de vue du secteur privé, nous sommes très regardant sur ce basculement puisque la 1ère conséquence va être le renchérissement du coût du travail que nous estimons à 2%. Et pour cause, la prime moyenne d’assurance est aujourd’hui comprise entre 4% à 5% de la masse salariale. En passant à l’AMO, il faudra rajouter en plus 2% d’une assurance complémentaire ».
Les conséquences de basculement risquent d’être lourdes. Sans compter qu’une question s’imposera incessamment : quel sera le rôle des intermédiaires dans cette nouvelle configuration de l’assurance maladie au Maroc ?
Tazi a précisé qu’il est urgent d’approfondir la réflexion à ce sujet étant donné que les intermédiaires risquent de se prendre de court.
Quant à la réforme de la retraite, qui touche moins les intermédiaires mais plutôt les compagnies d’assurance, Tazi a précisé que la commission a entamé les discussions en avance.
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