Nous y voilà ! A près une année que les Etats unis d’Amérique brandissent la menace de quitter le conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, c’est désormais chose faite. Les États-Unis, dont le mandat au Conseil prend fin en principe en 2019, réclamaient que l’exclusion des États membres qui commettent de graves violations des droits de l’homme soit votée à la majorité simple et non aux deux tiers. Ils avaient aussi demandé un renforcement du processus de sélection des États membres.
« Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d’une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l’homme un sujet de moquerie », a déclaré Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies, le mardi 19 juin lors du conseil ouvert lundi pour trois semaine. La responsable américaine a même qualifiée l’institution onusienne de « dépotoir de partis pris politiques ».
La précision faite par N. Haley que cette décision n’est pas un retrait des engagements des USA pour les droits de l’homme, n’a pas stoppé des réactions en cascade.
En effet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déploré, par la voix de son porte-parole le retrait de Washington ajoutant qu’il « aurait préféré que les États-Unis restent au Conseil des droits de l’homme ». Guterres a défendu cette institution qui « joue un rôle très important dans la promotion et la protection des droits de l’homme dans le monde » selon lui.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a pour sa part qualifié le départ des Américains de « regrettable ».
D’autres parties n’y sont pas allées d’une main morte à critiquer la décision des Etats-Unis, comme le rapporte la presse, notamment l’organisation de défense des droits de la personne Human Rights Watch dont le directeur exécutif, Kenneth Roth estime que « Le retrait de l’administration Trump est un triste reflet de sa politique unidimensionnelle en matière de droits de l’homme, comme le fait de défendre la critique des abus israéliens. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a joué un rôle important dans des pays comme la Corée du Nord, la Syrie, le Myanmar et le Soudan du Sud, mais tout ce dont Trump semble se soucier, c’est de défendre Israël».
Pour sa part, Abby Maxman, le président d’Oxfam America a déclaré que « L’administration Trump doit savoir que la paix, la sécurité et la prospérité internationales sont renforcées lorsque les droits de l’homme et les libertés fondamentales sont respectés et protégés », critiquant au passage les prises de position du président Trump.
« Alors que les enfants sont arrachés des bras de leurs parents à la frontière américaine et que les survivants de la violence domestique se font dire que leurs souffrances ne méritent pas l’asile aux États-Unis, l’administration Trump semble avoir déterminé qu’elle a plus à gagner en démantelant les protections des droits de l’homme pour certains qu’en élevant la barre pour tous», déplore-t-il.
Les États-Unis venaient de quitter l’Unesco
Résolument cela devient une manie chez le pays de l’oncle Sam. En octobre dernier, les Etats-Unis avaient notifié leur retrait de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, les sciences et la culture, l’accusant au passage d’antisémitisme. Retrait qui sera effectif à compter du 31 décembre 2018, conformément aux statuts de l’Unesco.