L’inflation dans la zone euro pourrait augmenter dans les mois à venir, mais un maintien des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) à leur niveau actuel pendant suffisamment longtemps pourrait suffire à ramener la croissance des prix à l’objectif de 2%, a déclaré vendredi Christine Lagarde, présidente de l’institution de Francfort.
La BCE a mis fin le mois dernier à une série de dix hausses de taux consécutives du loyer de l’argent et les investisseurs s’attendent désormais à ce que la banque centrale engage le processus de baisse de ses taux, peut-être dès le mois d’avril 2024.
La baisse rapide de l’inflation dans le bloc monétaire, tombée à 2,9% sur un an en octobre, a renforcé un tel scénario sur les marchés. Christine Lagarde estime cependant que le ralentissement marqué de l’inflation pourrait s’atténuer prochainement et que la croissance des prix pourrait même réaccélérer à court terme, les tarifs élevés de l’énergie n’étant plus pris en compte dans le comparatif d’une année sur l’autre.
« Il y aura une résurgence avec des chiffres probablement plus élevés à l’avenir et nous devrions nous y attendre », a-t-elle déclaré lors d’un événement organisé par le Financial Times. « Même si les prix de l’énergie restaient raisonnablement stables aujourd’hui, nous perdrions l’effet de base en janvier et février », a-t-elle expliqué.
La BCE, qui a laissé son taux de dépôt inchangé à 4,0% le mois dernier, prévoit que l’inflation reviendra à l’objectif visé fin 2025 et que la croissance des prix à la consommation stagnera autour de 3% pendant la majeure partie de l’année 2024.