Ecrit par Soubha Es-siari I
La pertinence de la gestion de liquidité pourrait avoir un impact direct sur le développement de l’entreprise voire sa survie lorsqu’il y a un manque crucial de liquidité. En cas d’excès, il peut y avoir un problème de placement et d’investissement. A ce titre, la gestion de la trésorerie revêt une grande importance et d’où la nécessité de trouver des solutions innovantes pour permettre aux entreprises de gérer au mieux leur liquidité et contribuer à une croissance économique durable et efficiente.
En janvier 2024, le Maroc a connu un pic historique de circulation de monnaie fiduciaire soit 400 Mds de DH. Un niveau très élevé. Les crises de liquidité se situant même à un niveau international suite aux multiples perturbations, d’où la nécessité de prendre les mesures nécessaires liées à la bonne gouvernance pour tisser des liens de synergie entre les banques en tant qu’acteur émetteur de liquidités et le tissu économique en tant que détenteur. C’est dans ce cadre qu’intervient la rencontre initiée ce lundi 25 mars par le cabinet d’audit, de conseil et de fiscalité Mazars et Kyriba sous la thématique : « La liquidité au service de la création de la valeur : entre stratégie innovante et gestion efficiente de la structure ».
Mazars et Kyriba renouvellent ainsi en 2024 leur collaboration au Maroc relative à la gestion de la trésorerie des entreprises. Au niveau international, leur partenariat s’est développé ces dernières années notamment en France où Mazars et Kyriba interviennent pour aider les grandes structures à moderniser et perfectionner leur gestion financière et toutes les ramifications à savoir la gestion des dettes, des opérations en devises… Mazars intervient dans tout ce qui est conseil et accompagnement (organisation, process, mise à niveau de leurs pratiques…) et Kyriba opère dans tout ce qui est fourniture, installation et paramétrage des outils de gestion adaptés.
La rencontre a réuni une pléiade d’experts et d’acteurs avides de partager leurs expériences chacun dans son domaine et, partant de là, développer une intelligence collective pour débattre de cette thématique ô combien déterminante pour le financement de l’économie. Le choix de la thématique n’est pas fortuit mais est d’une actualité brûlante étant donné le rôle que joue la liquidité en tant que catalyseur de valeur dans un contexte volatil et incertain.
Au Maroc, la gestion de la trésorerie des entreprises est influencée par plusieurs facteurs économiques, réglementaires et commerciaux. De point de vue économique, il existe des fluctuations nationales et internationales ayant un impact direct sur l’entreprise. Sur le plan national, l’accès au financement constitue une difficulté essentiellement pour les PME. Les délais de paiement se veulent par ailleurs un écueil. L’étude menée en 2023 a révélé que 40% des faillites des PME sont dus essentiellement aux délais de paiement. Un sujet crucial qui préoccupe les autorités marocaines dans la mesure où la réglementation est devenue plus restrictive avec la sortie de la nouvelle loi en juillet 2023. Autre facteur aussi important est l’innovation ou la technologie pour que l’entreprise puisse optimiser la gestion de sa trésorerie. Des solutions sont aujourd’hui disponibles sur le marché permettant d’optimiser et de prévoir les recettes et les dépenses, les budgets…
Sur le plan international, la hausse des cours des matières premières, la perturbation des chaînes d’approvisionnement mettent souvent sous pression la trésorerie des entreprises.
Dans ce cadre, il est impératif que les banques collaborent avec les entreprises pour qu’elles puissent trouver ensemble des solutions innovantes permettant d’assurer une gestion optimale de la trésorerie et de crééer de la valeur pour une croissance durable et efficiente.
Si le manque de liquidité pose problème, l’excès ou la surliquidité non plus n’est pas souvent appréciée pour différentes raisons. Elle atteste que la politique de placement ou d’investissement de l’entreprise fait défaut.
Etant donné la masse de liquidité qui s’élève aujourd’hui à 1.700 Mds de DH que ce soit la monnaie fiduciaire ou scripturale, il est aisé de comprendre que la dimension de la gouvernance et de la synergie n’est pas une option mais un prérequis pour pouvoir assurer le canal de transmission vers l’économie réelle.
Force est de rappeler que le contexte actuel est marqué par de la surliquidité. En janvier 2024, le Maroc a connu un pic historique de circulation de monnaie fiduciaire soit 400 Mds de DH. Et même les injections hebdomadaires de la banque centrale ont atteint en moyenne 100 Mds de DH, un niveau qui est très élevé. La durée moyenne d’intervention de BAM est passé de 4 mois à 2,8. Cela signifie que les injections de BAM sont un peu massives pour répondre aux besoins des banques.
Ce contexte tel qu’il se présente aujourd’hui incite à une homogénéisation des discours entre le monde émetteur de liquidités (banques) et celui détenteur (entreprises) pour parvenir à assurer le financement de l’économie.
Il ne faut pas occulter que pour les TPME, un manque de liquidité est une problématique de survie, de capacité de se développer. Or, au moment où les banques reprochent aux entreprises d’être sous capitalisées, les entreprises leur répondent qu’elles ne financent pas assez.
Gérer la liquidité en faisant appel à des concours bancaires où à une ouverture de capital est une nécessité pour se développer lorsque les poches de l’entrepreneur atteignent leurs limites.
Comment la liquidité peut-elle participer à la valorisation de l’entreprise ?
Sur un autre registre, il est important de mentionner que la liquidité joue un rôle essentiel dans la valorisation de l’entreprise. Comment ?
Dans un premier temps, il faut partir du constat que la liquidité participe aux processus de formation du bénéfice de l’entreprise. Or nous savons que la génération des cashflows et des résultats sont le socle de la valorisation de l’entreprise sur les marchés financiers.
Dans un second temps en permettant aux entrepreneurs d’avoir un accès facile aux ressources internes disponibles et donc une optimisation des coûts de financement et des coûts de capitaux.
La liquidité étant le mot d’ordre sur le marché financier, elle influence donc sa valorisation. La liquidité de l’entreprise est une notion clé pour les créanciers et en particulier pour les banques. Elle permet de savoir si une entreprise est en mesure de faire face à ses échéances à court terme, généralement à l’horizon de moins d’un an, dans une perspective de continuité de l’exploitation.
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