Pour étendre leur colonisation, les sionistes ont toujours su gagner du temps et épargner leurs vies quitte à faire fi de toute morale humaine et accords internationaux, et il fallait bien ça pour occuper les terres d’autrui ! Mais, quel maigre résultat : la répulsion d’une Europe antisémite d’avant 1945 et l’attraction du « pays du Roi Salomon » combinés au support de la mauvaise conscience occidentale à la colonisation n’ont fait, en un siècle, que porter de 9 à 50% la population juive sur la Palestine de 1947.
L’espace palestinien se réduisant, il faudra hélas encore bien plus de harcèlements, nettoyages ethniques et génocides exécutés par des individus de plus en plus illuminés pour satisfaire le dessein sioniste mais cela sert-il vraiment l’intérêt des juifs du monde ? Une preuve du doute des israéliens de l’illégitimité de leurs actes se mesure à la part de ceux faisant ce qu’il faut pour garder valide « l’autre passeport« .
Jusqu’à la fin de la première guerre mondiale en 1918
En 1896, l’écrivain austro-hongrois Theodor Herzl écrit le manifeste sioniste « Judenstaat » qui suscité l’adhésion de juifs ashkénazes en réaction aux persécutions et « pogroms » subis en Europe de l’est. Le sionisme devient alors mouvement politique dont le premier congrès réunit 27 congressistes à Bâle (Suisse) les 29-31/08/1897. Visant à former un foyer national juif dans plusieurs « options géographiques », le mouvement, initialement laïc, adopte finalement un lieu flattant les religieux en choisissant la Palestine, alors occupée par les Ottomans. « Terre d’Israël » sera alors souvent entendu de l’Euphrate au Nil chez les sionistes.
En 1914, les 655’000 palestiniens sont alors à 80% musulmans, 11% chrétiens et 9% juifs.
Lord Arthur Balfour (1848-1930) se distingue d’abord au Parlement britannique en 1905 en soutenant la loi sur les étrangers visant les juifs émigrés d’Europe de l’Est mais aussi en assurant l’ouverture du Congrès d’eugénisme en juillet 1912. Pourtant, devenu Ministre des Affaires Etrangères en 1916, il publie le 02/11/1917 une lettre d’intention adressée à Lord Lionel Walter Rothschild (1868-1937), éminent banquier et membre de la Fédération Sioniste, déclarant : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte … aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine…« . Le revirement de Balfour à l’égard des juifs visait l’appui de l’élite du judaïsme européen à l’effort de guerre anglais contre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, et l’Empire Ottoman qui perdront la guerre de 1914-1918, les vainqueurs de la guerre se partageant les « Territoires Ennemis Occupés« , dont la Palestine.
Jusqu’à la naissance de l’Etat d’Israël en 1948
Le 25/04/1920, la Conférence de San Remo propose de placer la Palestine sous mandat britannique, ce que la Société des Nations (SDN) ne ratifiera que le 16/09/1922, les termes exacts du mandat, dont la délimitation territoriale, ont été l’objet de tractations entre Britanniques, Français et Palestiniens (de toutes religions) dans le contexte des différents accords passés. Le mandat britannique n’entrant en vigueur que le 29/09/1923, des bateaux apportent alors en Palestine des migrants juifs, fuyant une Europe de l’Est manifestement antisémite, et installés par le mouvement sioniste. Ces migrants entraient alors avec un visa Palestinien (comme Shimon Pérez) ou obtenaient la nationalité palestinienne (comme Golda Meir). La Transjordanie est établie le 01/04/1921 sous Protectorat Britannique après la Conférence du Caire (12-30/03/2021), Jordanie indépendante le 25/05/1946.
La Palestine étant gouvernée par les Britanniques entre 1923 et 1948, le mouvement sioniste s’y est doté d’une organisation paramilitaire, « Haganah« , dont le dernier chef fut David Ben Gourion, qui, au-delà de protéger les communautés juives de Palestine organisait aussi des assassinats politiques. Jugeant la Haganah trop timorée, des organisations paramilitaires plus radicales (« Irgoun » et « Lehi« ) eurent recours à un terrorisme systématique contre tous ceux qu’ils prenaient pour ennemis du projet sioniste en Palestine. Les actions de l’Irgoun ont préfiguré le terrorisme dit « moderne » (bombe le 22/07/1946 au siège des autorités anglaises de Jérusalem qui a fait 91 morts, un record pour l’époque). Premier ministre d’Israël entre 1977 et 1983, Menahem Begin fut un des leaders de l’Irgoun, son parti, le « Likoud« , ardent défenseur d’un sionisme d’extrême droite ultranationaliste, revendique une colonisation armée de toute la Palestine. En 2023, cette idéologie reste portée par ce parti au pouvoir dirigé, depuis 2005, par Benyamin Netanyahu, six fois Premier Ministre israélien bien qu’inculpé, en Israël, de corruption, fraude et abus de confiance et dont le père, Benzion Netanyahu, avait été un membre actif de l’Irgoun.
Malgré l’arrivée massive de colons juifs depuis entre 1918 et 1948, la population palestinienne de 1948 (1,954 millions d’habitants) est encore formée de 68% de non juifs musulmans et 32% de juifs.
Aux atrocités de la seconde guerre mondiale (1939-1945) s’ajoutera l’extermination 5 et 6 millions de juifs par les nazis (la « Shoah« ). Malgré les « justes » qui n’ont protégé que ceux qu’ils ont pu, la collaboration des européens non juifs avec les nazis va accélérer la demande de ashkénazes à l’exode pendant et après la seconde guerre mondiale. Quant aux juifs sépharades (arabes), ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que le mouvement sioniste intensifiera leur incitation à l’exode pour la colonisation. L’incitation à l’exode par le mouvement sioniste a touché même des pays où les juifs étaient protégés, comme le Maroc.
Le 29/11/1947, l’Organisation des Nations Unies (ONU) vote, par 33 voix contre 13 et 10 abstentions, la résolution N°181 partageant la Palestine en un État juif et un arabe avec Jérusalem sous administration internationale. Le Plan de Partage est accepté par les dirigeants du Yichouv (communauté juive en Palestine) par le biais de l’Agence Juive, exceptés ceux de l’Irgoun et du Lehi. Il est rejeté par les dirigeants de la communauté arabe y compris le Haut Comité Arabe Palestinien, par la Ligue Arabe et certains États arabes qui déclarent leur intention d’attaquer l’État juif. La « Guerre Civile » va du 30/11/ 1947 au 14/05/1948, fin du mandat britannique sur la Palestine. Durant cette guerre civle, les communautés juives et arabes de Palestine s’affrontent tandis que les Britanniques, censés y garantir la sécurité, organisent leur retrait et n’interviennent que ponctuellement.
Le 10/03/1948, Yigaël Yadin, chef des opérations de la Haganah a fini la supervisions du « Plan Daleth » détaillant le déploiement confié aux « différents services armés » (en fait aux paramilitaires Haganah, Irgoun et Lehi) : encerclement des villes palestiniennes, contrôle des principales artères de transport, déploiement dans les principales villes du futur état et destruction de villages s’y trouvant. Dès le 09/04/1948, 120 terroristes de l’Irgoun et du Lehi montrèrent ce qui attendait les palestiniens qui ne partiraient pas en massacrant tous les habitants palestiniens du village de Deir Yassine, la presse rapportant 254 victimes. Le 14/05/1948, David Ben Gourion, alors chef de la Haganah et du Gouvernement Provisoire d’Israël, proclame l’État d’Israël et 26/05/1948, il intègre les terroristes de Irgoun et Lehi dans « Tsahal », armée d’Israël. Le 04/12/1948, le New York Times publie une lettre de dignitaires juifs parmi lesquels Albert Einstein et Hannah Arendt, s’indignant des massacres et assimilant le Likoud à un parti fasciste.
Le « Fatah » est un parti politique nationaliste palestinien fondé clandestinement le 15/10/1959 par Yasser Arafat alors qu’il était au Koweït. Le Fatah appelle alors les « fedayin » à la lutte contre l’État d’Israël avec objectif de « libérer le territoire palestinien de l’entité sioniste« . En parallèle, toujours en 1959, Georges Habach et Ahmed Jibril fonderont « Front de libération palestinien » (FLP), organisation plus à gauche que le Fatah de Yasser Arafat.
Jusqu’à la fin de la « Guerre de Six Jours » en 1967
Dans le cadre du plan de partage, en 1949 la Cisjordanie (5’800 km²) fut placée sous contrôle jordanien et Gaza (360 km²) sous contrôle égyptien, ce qui fut le cas jusqu’en 1967. Forte de sa reconnaissance par l’ONU, la colonisation israélienne commence alors, à l’intérieur même des frontières de l’Etat d’Israël, à continuer le travail entamé à Deir Yassine en « vidant » un grand nombre de villages de leur population indigène palestinienne, de gré ou de force, et même en tuant ceux qui résistaient. Ainsi, dans la seule année 1948, après avoir été expropriés et chassés de leurs foyers et de leurs terres par les forces de l’occupation, entre 700 et 750’000 palestiniens furent forcés à l’exode (la « Nakba« ) vers l’extérieur des frontières de l’Etat d’Israël. L’exode se fit vers la Cisjordanie, vers Gaza mais aussi vers des camps de réfugiés dans les pays voisins (Jordanie, Liban, Syrie et Egypte) et autres. En 1948, les 156’000 palestiniens restés, sans terre, à l’intérieur des frontières de l’Etat d’Israël, furent naturalisés israéliens et représentent encore le quart de la population d’Israël en 2020 (environ 950’000).
Le 28/05/1964, l’ »Organisation de Libération de la Palestine », organisation politique et paramilitaire, est créée à Jérusalem. Elle fédère le Fatah, le FLP et d’autres groupes. Une scission au sein du FLP séparera le « Front Démocratique pour la Libération de la Palestine » (FDLP) de Nayef Hawatmeh (qui voudrait « créer une Palestine démocratique et populaire, où les Arabes et les Juifs vivraient sans discrimination« ) du « Front populaire de Libération de la Palestine » (FPLP) de Georges Habach qui lui-même verra une scission conduite par Ahmed Jibril ayant mené au FPLP-Commandement Général.
Du 05 au 10/06/1967, la « Guerre des Six Jours » a opposé Israël à l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Elle fut déclenchée par Israël suite à des mouvements de troupes égyptiennes et au blocus par l’Égypte de navires israéliens dans le Détroit de Tiran le 23/05/1967. Israël tripla son emprise territoriale : l’Égypte perdit la bande de Gaza et le Sinaï, la Syrie fut amputée du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de la symbolique Jérusalem-Est. Le 22/11/1967, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la résolution 242 encore inappliquée en 2023, qui réclame la fin immédiate de l’occupation militaire Israélienne l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires arabes suite à la guerre des Six Jours. Après cela, Israël édifie la « ligne Bar-Lev« , un front de 160 km à l’Est du canal de Suez.
« Septembre noir » est un conflit qui débuta le 12/09/1970. La Jordanie déclencha des opérations militaires contre les fedayins de l’OLP, pour restaurer l’autorité du roi Hussein suite à des tentatives de coup d’état. Les combats firent plusieurs milliers de morts, surtout des civils palestiniens, jusqu’au départ de Arafat et ses combattants vers le Liban, sous protection syrienne le 15/07/1971.
En mémoire à cela, un groupe terroriste palestinien « Septembre noir » est fondé par Salah Khalaf. Il s’est fait connaître avec l’assassinat du Premier Ministre Jordanien Wasfi Tall le 28/11/1971 et la prise d’otage d’athlètes israéliens les 05-06/09/1972 pendant les J.O. de Munich. Septembre noir sera dissoute en 1973 sous la pression des États arabes.
Jusqu’à la fin de la « Guerre d’Octobre » en 1973
Après la guerre de juin 1967, une ligne d’armistice appelée « ligne verte » délimitait alors une frontière officieuse entre les belligérants arabes qui refusaient alors la création de l’Etat d’Israël. Israël, qui a notamment annexé Jérusalem-Est et occupé la Cisjordanie et Gaza, a cherché à effacer cette « ligne verte ».
L’Etat d’Israël n’apprécie guère la dénomination de « colonies » israéliennes, il va alors officiellement autoriser et financer des « implantations » (« hitnahalut ») des communautés de citoyens israéliens ethniquement homogènes (pour l’harmonie intérieure) qui ont été établies depuis la guerre des Six Jours en 1967 sur les territoires palestiniens occupés en dehors même du territoire Israélien (dont Jérusalem-Est et sa proche banlieue), sur le plateau du Golan ainsi que dans la péninsule du Sinaï (dont ils vont se retirer en 1978). L’extension territoriale des colonies créant de plus en plus d’obstruction physique sur les territoires de Cisjordanie et de Gaza va nécessiter de plus en plus d’usage de la force et des armes, ce qui augmente à nouveau le risque de confrontation avec les palestiniens. Ceci fait que même les candidats à ces nouvelles « implantations » ne se trouvent plus que parmi les plus « motivés » qui sont en fait de plus en plus des extrémistes, radicalisés ou suprémacistes qui ne demandent qu’à en découdre avec leurs voisins palestiniens. Armés, ils n’hésitent pas à procéder à divers actes malveillants sous la protection des militaires israéliens, le but étant de faire partir les palestiniens d’une terre promise aux juifs par Dieu.
Entre le 06 et le 24/10/1973 a lieu la « Guerre d’Octobre » qui commence par une attaque surprise simultanée des Égyptiens dans la péninsule du Sinaï et des Syriens sur le plateau du Golan. La réussite militaire égyptienne par la destruction de la « ligne Bar-Lev » débouche sur l’ouverture des négociations de paix qui aboutissent à la normalisation des relations entre Israël et l’Égypte qui aboutissent, 17/09/1978 aux « Accords de Camp David » signés par le président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier Ministre israélien Menahem Begin, sous la médiation du Président des États-Unis, Jimmy Carter par lesquels l’Égypte récupère le Sinaï contre l’engagement, encore respecté de nos jours, de ne plus attaquer Israël.
Jusqu’aux « Accords d’Oslo » et aux « Accords de Wadi Araba » en 1994
Par 72 voix contre 35 et 32 abstentions, le 10/11/ 1975, l’AG de l’Organisation des Nations Unies (ONU) adopte la résolution 3379, titrée « Élimination de toutes les formes de discrimination raciale » affirmant que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale« . Le 09/12/1987 commencera la « guerre des pierres », la première « Intifada » (révolte), conflit de soulèvement harcèlement de la population palestinienne des territoires occupés. Elle est caractérisée par des émeutes violentes et par la répression de l’armée israélienne. Elle est accompagnée par des attentats contre la population israélienne et des conflits entre factions palestiniennes. La résolution 3379 a été révoquée le 16/12/1991 par la résolution 4686 de l’AG de l’ONU du 16 décembre 1991, par 111 voix contre 25 et 13 abstentions, révocation qui constituait un préalable d’Israël pour sa participation à la « Conférence de Madrid » de 1991 qui a ouvert la voie aux discussions de paix conduisant aux « Accords d’Oslo » du 13/09/1993 qui ont cantonné les palestiniens à la Cisjordanie et à la Bande de Gaza. La première Intifada s’arrêtera à la signature des « Accords d’Oslo ».
Le 26/10/1994, suivra le traité de paix israélo-jordanien (« Accords de Wadi Araba« ) qui normalisa la relation entre le deux pays et résolut les contestations frontalières.
Jusqu’aux élections palestiniennes de 2006
Depuis la « Guerre de Six Jours« , « Palestine » ne désigne plus que l’ensemble formé par la Cisjordanie et Gaza alors que le vocable « Territoires Arabes Occupés » inclut aussi le Golan Syrien occupé.
Le 14/12/1981 la Knesset vote l’annexion à Israël du plateau syrien du Golan, occupé depuis la guerre des Six Jours. Le 17/12/1981, le Conseil de Sécurité de l’ONU vote à l’unanimité la résolution n°497 considérant cette annexion comme « nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international« .
Durant la guerre civile du Liban (1975-1990), l’armée israélienne occupant une partie du Liban contrôlait Beyrouth-Ouest où se trouvent les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, 300 à 400 miliciens phalangistes y pénètrent sans résistance les 16-18/09/1982 et y exécutent près de 460 à 3’500 victimes. La « Commission Kahane » de l’État israélien ne reconnaît qu’une responsabilité indirecte des dirigeants israéliens mais en 1982, la commission menée par l’irlandais Sean McBride Prix Nobel de la Paix 1974 et Prix Lénine pour la Paix 1976 considère qu’Israël porte la responsabilité de ces violences.
Le 05/12/1982, une AG des de l’ONU adopte par 86 voix contre 21 et 34 abstentions, une résolution appelant au boycott d’Israël. Une autre résolution, prévoit de remettre en question le statut d’Israël de membre de l’ONU.
En 1982, en pleine guerre du Liban, Yasser Arafat échappe à la mort en quittant de justesse un immeuble jeté à terre par une bombe israélienne tombée sur ses quartiers généraux de Beyrouth. Escorté et protégé par les légionnaires français, le 30/08/1982 il quitte Beyrouth, assiégée par l’armée israélienne, vers la Grèce puis la Tunisie. En 1983, Yasser Arafat revient à la ville libanaise de Tripoli mais ses partisans sont repoussés par des dissidents de l’OLP dirigés par Abou Moussa épaulés par des troupes syriennes et Yasser Arafat est encore contraint à l’exil avec 4’000 de ses partisans dans des bâtiments grecs protégés par la marine française. Il installe son quartier général dans la ville de Borj Cédria près de Tunis et accepte la dispersion de ses forces combattantes. Le 27/09/1985 sont assassinés trois Israéliens à Larnaca (Chypre) et le 07/10/1985, le navire de croisière italien « Achille Lauro » est détourné par 4 membres de l’OLP et en représailles, Arafat frôle encore la mort le 01/12/1985 lorsqu’un avion de chasse israélien bombarde le siège de l’OLP à Tunis où il est arrivé en retard. Le 28/12/1985, d’autres commandos palestiniens font 15 morts dans une attaque des comptoirs aériens de El Al à Rome et Vienne.
Le 10/12/1987 le « Hamas » (acronyme arabe de « Mouvement de Résistance Islamique« ) est fondé à Gaza par Ahmed Yassine. Sa Charte affirme que « la terre de Palestine est une terre islamique« . Il a une branche armée dénommée les « Brigades Izz al-Din al-Qassam« . Le Hamas est surtout actif dans la bande de Gaza.
Khaled Mechaal, devient Chef du Bureau Politique du Hamas en 1996, après l’emprisonnement de son prédécesseur Moussa Mohammed Abu Marzook en 1995. Tous deux refuseront de participer aux élections générales palestiniennes de 1996 pour protester contre les négociations avec Israël.
Le 20/01/1996, se sont déroulées les élections générales palestiniennes qui se sont tenues en Cisjordanie (73% de participation), à Gaza (86%) et à Jerusalem-Est (50% à cause des entraves israéliennes). Pour les présidentielles, Yasser Arafat du Fatah est élu Président avec 89.92% et parmi les 88 sièges du Conseil Législatif Palestinien, le Fatah en obtient 50 et les indépendants 35.
Les visées électorales d’Ariel Sharon, alors leader de l’opposition israélienne, à l’Esplanade des Mosquées le 28/09/2000 puis, l’assassinat filmé de Mohammed al-Durah, enfant de 12 ans tué par un tir israélien le 30/09/2000 vont lancer la seconde Intifada qui désigne des émeutes palestiniennes dans les territoires occupés auxquelles se joignent les arabes israéliens. Réprimée par l’armée israélienne, on comptait en 15 jours, déjà 100 morts palestiniens et 14 arabes israéliens tués par la police israélienne et 10 juifs israéliens. Des émeutes se sont poursuivies, en s’essoufflant, jusqu’à la veille des élections municipales palestiniennes.
En 2002, Yasser Arafat fut assiégé et maintenu à la Mouqata’a de Ramallah pendant deux ans mais le 29/10/ 2004, gravement malade, il rejoint la Jordanie d’où il se rend en France pour être admis à l’hôpital militaire à Clamart près de Paris. Il y meurt le 11/11/ 2004 et est inhumé le 12/11/2004, dans la « Mouqata’a« , son dernier quartier général de Ramallah. Une foule de près de 100 000 personnes est présente pour accueillir sa dépouille.
Entre temps, le 25/12/2004, Ariel Sharon, devenu Premier Ministre d’Israël (2001-2005) annonce le démantèlement de toutes les 21 colonies juives de Gaza (où lui-même habitait) et de 4 sur les 180 de Cisjordanie. Ni colonie, ni soldat israélien à Gaza depuis le 12/09/2005 a été ressenti par la population palestinienne comme une victoire du Hamas sur Israël et l’a boosté politiquement, lui qui a son siège à Gaza. Il remporte un large succès (un tiers des municipalités) contre le Fatah du président Mahmoud Abbas durant les élections municipales palestiniennes de 2005 se sont déroulées en Cisjordanie (premières depuis 1976) et à Gaza (premières depuis 1956). Première femme maire d’une grande ville palestinienne, Janette Khoury du FPLP est élue à Ramallah grâce aux voix du Hamas qui n’a pas présenté de candidat contre elle.
Repoussé à cause des émeutes, le scrutin pour renouveler le Conseil Législatif Palestinien de 1996 s’est tenu le 25/01/2006. Les électeurs de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est ont été appelés aux urnes par l’Autorité palestinienne. Le nouveau Conseil Législatif comprend 132 sièges : le Hamas en obtient 74, le Fatah 45, le FPLP 3 et les autres 10 sièges. Déjà grand vainqueur des Municipales à Gaza, la victoire aux Législatives permet au Hamas de tenir les rênes de Gaza évinçant politiquement le Fatah du territoire, puis militairement le 14/07/2007. La séparation entre la Cisjordanie et Gaza a permis à Israël d’empêcher la tenue d’élections depuis.
Jusqu’à la veille de l’attaque du Hamas en Israël
Sans que les élections présidentielles n’aient pu avoir lieu, le Conseil Central de l’OLP du 23/11/2008 nomme Mahmoud Abbas chef de l’Organisation de Libération de la Palestine puis Président de l’État de Palestine.
Imposé par Israël, avec l’appui de l’Égypte, en juin 2007, est instauré un blocus de la bande de Gaza qui perdurera à aujourd’hui. Face au drame humanitaire créé par le blocus, le 26/12/2008 commencent des combats entre le Hamas et Israël puis, le 08/01/2009, après avoir rappelé les résolutions N°242 (1967), N°338 (1973), N°1397 (2002), N°1515 (2003) et N°1850 (2008) sur le conflit israélo-palestinien, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté la résolution N°1860 appelant à un cessez-le-feu immédiat et demandant « que les vivres, le carburant et les traitements médicaux, puissent être distribués sans entrave dans tout Gaza » et aux États membres de « prévenir le trafic d’armes et de munitions et d’assurer la réouverture durable des points de passage« . Finalement, Israël et le Hamas l’ont ignorée et les combats ont continué.
Le 06/05/2017, Ismaïl Haniyeh devient Chef du Bureau Politique du Hamas et dirigeant de Gaza, de facto.
En 2018, dans le territoire de Palestine d’avant 1948, la population de 14,660 millions d’habitants et est alors formée de 50% de non juifs et 50% de juifs mais ils représentent trois quarts de la population vivant en Israël.
Les non juifs représentent encore 26% de la population à l’intérieur des frontières israéliennes, pourtant, malgré son arsenal de Lois limitant les Droits des goyim (non juifs) vivant dans les territoires Israélien ou occupés, le 19/07/2018, la Knesset adopte par 62 voix contre 55 une « Loi Fondamentale » entérinant la judaïté de l’État d’Israël qui, est maintenant désigné par « pays de l’Apartheid » a cause de quatre catégories d’une soixantaine de Lois discriminatoires à l’encontre de la minorité palestinienne :
- des lois servant directement les intérêts de la majorité juive (droit à l’immigration, à la naturalisation, à l’implantation, loi sur l’expropriation des terres), outre les mesures d’urgence ne touchant que la minorité palestinienne ;
- des critères législatifs avantageant automatiquement et explicitement la majorité juive en matière de répartition des ressources l’emploi, la retraite, les prestations sociales, l’aide au logement, l’impôt, la formation et l’investissement ;
- à l’inverse, l’absence de critères législatifs dans la répartition des ressources dans le secteur public : budget des municipalités, des territoires, de formation, de services sociaux, d’espaces constructibles et d’agrandissement des communes. Une marge de manœuvre laissée aux fonctionnaires créé du chantage électoral pour les partis gouvernants ;
- la favorisation d’avantages directs aux seules organisations nationales et non – gouvernementales juives.
Haaraetz révèle que le 19/03/2019 Netanyahu a déclaré aux membres du Likoud que : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et lui transférer de l’argent… cela fait partie de notre stratégie« . Ceci est sans doute fait cela car maintenir le Hamas à Gaza favorise les palestiniens qui sont contre la solution à deux États, comme le Likoud, que cela donne du temps pour coloniser la Cisjordanie et prolonge la division interne palestinienne.
Le 22/11/2022 l’ONU confirme la résolution N°497, comme tous les ans depuis 1981. En Israël le 25/03/2019, le président Trump a révisé la position des États-Unis, seuls. Le 30/11/2022 l’AG de l’ONU a encore adopté ses quatre résolutions annuelles sur la question de Palestine et à la situation au Moyen-Orient, séance qui a confirmé qu’une majorité d’États Membres veut la fin de l’occupation des territoires palestiniens. Par 90 voix pour, 30 voix contre et 47 abstentions la même AG a décidé de reconnaître l’injustice historique qui a frappé le peuple palestinien en commémorant le 75ème anniversaire de la Nakba. La même AG a adopté par 101 voix contre 17 et 53 abstentions, un texte relatif au « Comité pour l’Exercice des Droits Inaliénables du Peuple Palestinien » qu’elle prie de suivre la situation et faire des suggestions aux instances.
Selon le « Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires » (UNOCHA), entre 2008 et le 19/09/2023, le seul nombre de morts Palestiniens résultant de confrontations (6’167) serait 20 fois plus grand que celui des Israéliens (313).
Le 27/10/2023, Shira Silkoff du Times of Israël informe qu’au moins trois mois avant l’attaque, des observatrices servant dans une base de Tsahal à Nahal Oz ont signalé la présence d’activités inhabituelles à la frontière déjà agitée de Gaza, située à un kilomètre de là, mais elles étaient ignorées. Le 19/11/2023, le même Times of Israël informe que les activités signalées par les observatrices portaient sur les séances d’entraînement organisées plusieurs fois par jour par le Hamas, sur les trous creusés et sur la mise en place d’explosifs le long de la frontière. Selon les témoignages des soldates, aucune mesure n’a été prise.
Le 09/10/2023, un responsable du renseignement égyptien confie à Associated Press que le gouvernement israélien, y compris Benyamin Netanyahu lui-même, avait été mis en garde à plusieurs reprises par l’Égypte que le Hamas préparait « quelque chose de gros« , mais qu’il avait ignoré ces avertissements. Une information aussitôt démentie.
A propos de l’attaque du 07/10/2023, Michael McCaul, Chef de la Commission des Affaires Étrangères de la Chambre des Représentants américaine a déclaré le 11/10/2023 : « Nous savons que l’Égypte a averti les Israéliens trois jours auparavant qu’un événement similaire pourrait se produire… Nous ne savons pas vraiment comment nous avons raté ça, et Israël l’avons raté« . Le 30/11/2023, Ronen Bergman du New York Times, a écrit qu’un an plus tôt, le renseignement israélien avait reçu un document d’une quarantaine de pages du Hamas détaillant, point par point sa future attaque sans précédent contre Israël, jugé irréaliste.
Pourquoi « baisser la garde » autour de Gaza aux 50 ans de la Guerre d’Octobre, même coïncidant avec la fête de « Sim’hat Torah » ?
Par Amin BENNOUNA sindibad@uca.ac.ma