Les prix du pétrole marquaient une pause mercredi matin, après avoir cédé du terrain la veille au soir. Alors que les investisseurs redoublent de prudence depuis deux jours dans l’attente de la décision ce mercredi de la Réserve fédérale américaine sur ses taux directeurs et s’interrogent quant aux niveaux de la demande de brut, l’or noir n’en reste pas moins proche de ses plus hauts niveaux de dix mois.
Mercredi peu avant 08h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre se négociait à 93,37 dollars, en repli de 1,04%. La veille au soir, il valait 94,34 dollars, en baisse d’à peine 0,09%. Quant aux 159 litres de l’équivalent américain West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en octobre, ils cédaient 1,05% à 89,54 dollars, après avoir lâché 0,30%, à 91,20 dollars, mardi en soirée. Les deux références du brut avaient pourtant démarré la séance de mardi en trombe, le Brent prenant jusqu’à 1,62% et le WTI, 2,47%.
Un coup d’accélérateur initial dû notamment, à l’approche de l’expiration, mercredi, du contrat à terme d’octobre sur le WTI, qui accentue la volatilité des cours, a expliqué à l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Un dénouement qui se trouve de plus compliqué par le fait « que les stocks sont bas à Cushing », on se trouve le principal terminal pour prendre livraison du WTI, situé en Oklahoma, a rappelé l’expert. Le niveau des réserves y est ainsi tombé, la semaine dernière, au plus bas depuis début décembre.
Par ailleurs, Andy Lipow a également mentionné l’opération militaire lancée par l’Azerbaïdjan au Nagorny Karabakh, territoire disputé, depuis des décennies, avec l’Arménie. « Les gens s’inquiètent de possibles perturbations de la production en Azerbaïdjan, ce qui semble peu probable à court terme », selon Andy Lipow. L’ancienne république soviétique produit environ 500’000 barils de brut par jour.
Mais après ce démarrage en trombe, à l’instar de lundi, le marché a coupé le moteur à mi-séance, avant de terminer au pas. Alors que les cours étaient animés presque exclusivement par la demande depuis plusieurs semaines, du fait de la promesse d’Arabie saoudite et Russie de réduire conjointement leurs volumes de 1,3 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année, les opérateurs scrutent désormais la demande.
Le prix de gros de l’essence aux Etats-Unis a enchaîné, mardi, une troisième séance de baisse consécutive, faisant écho à la forte hausse des réserves américaines de carburant dans le dernier rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
« La saison des grands déplacements est terminée » aux Etats-Unis, « et, en plus, on n’a pas eu d’ouragan qui ait perturbé » la production ou la distribution dans la région du golfe du Mexique, souligne Andy Lipow, pour qui « l’essence est désormais sous pression ». (Avec Zonebourse)