Ecrit par la Rédaction|
Pour l’élaboration du PLF 2022, les enjeux liés aux dépenses de personnel, aux charges de compensation, à la protection sociale et à l’éducation et la santé nécessitent la programmation de crédits supplémentaires d’environ 21 milliards de dirhams pour 2022. Comment seront-ils ventilés ?
Conformément aux dispositions de l’article 47 de la loi organique n° 130.13 de la loi de finances, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun a prononcé son discours ce mercredi 28 juillet 2021, devant les Commissions des Finances des deux chambres du Parlement.
Le ministre a de prime abord dressé un état des lieux de l’économie, fait le bilan de l’exécution de la Loi de Finances 2021 puis s’est penché sur les défis et priorités pour la préparation du PLF 2022. Et il conclut sa présentation avec le cadre macroéconomique des trois prochaines années 2022-2024.
Au cours de l’année 2021, il est prévu que l’économie mondiale se redresse complètement après la contraction enregistrée en 2020, et avec une plus grande intensité aux États-Unis d’Amérique et dans les pays asiatiques.
Au niveau national, compte tenu de ces évolutions positives, la reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochains mois avec une forte hausse au cours du deuxième trimestre 2021 du fait de l’essor des activités non agricoles après un arrêt de l’activité durant la même période de l’année 2020.
Les perspectives de croissance pour le second semestre de cette année restent pour autant lourdes de contraintes liées à la récente accélération de la fréquence des contaminations, l’émergence et l’apparition du nouveau variant delta et les risques pouvant découler de l’ouverture des frontières.
Sur cette base, il est prévu que le taux de croissance de l’économie nationale fluctue entre 5,5% et 5,8 % au cours de l’année 2021, récupérant ainsi une grande partie de la contraction qui a été estimée à -6,3% au cours de l’année 2020.
ll est aussi prévu que le taux d’inflation ne dépassera pas 1% au cours de l’année 2021, contre 0,7% l’année 2020.
Les réserves de change de Bank Al-Maghrib ont enregistré, jusqu’au 9 juillet 2021, un niveau confortable d’environ 304 milliards de dirhams, couvrant plus de 7 mois d’importations.
Les avoirs extérieurs nets des banques se sont également stabilisés dans une fourchette de 4,31 milliards de dirhams jusqu’à fin mai 2021.
Il est attendu que le déficit du compte courant de la balance des paiements pour l’année 2021 sera d’environ 4% du produit intérieur brut.
Ceci est principalement lié à la reprise que connaissent les échanges extérieurs de notre pays cette année, ce qui se traduit par une hausse relative du déficit.
Il est prévu que les réserves de change resteront à un niveau confortable équivalent à plus de 7 mois d’importations.
Au vu des résultats enregistrés à la fin du premier semestre, ainsi que des évolutions, au cours des mois restants de l’année, le déficit budgétaire devrait atteindre 77,8 milliards de dirhams, soit 6,7% du produit intérieur brut, dépassant les attentes de la LF 2021 d’environ 6,7 milliards de dirhams, soit 0,5% du PIB.
Les contraintes liées à l’élaboration du PLF 2022 sont les suivantes :
- Hausse de + 6,5 Mds de DH des charges du personnel ;
- Hausse des charges de compensation : +5 milliards de dirhams résultant de la hausse des prix enregistrée en 2021 ;
- Un budget additionnel de + 8,4 Mds de DH pour la généralisation de l’AMO au profit des populations vulnérables soumises actuellement au régime RAMED .
- Pour la santé et l’éducation, il est à prévoir une hausse de +1,8 milliard de dirhams sans tenir compte de la création des postes budgétaires.
- Ajoutons à cela les 800 millions de dirhams pour la consolidation des projets en cours d’exécution et des projets faisant objet de conventions notamment ceux signées devant le Souverain.
«Les enjeux liés aux dépenses de personnel, aux charges de compensation, à la protection sociale et à l’éducation et la santé nécessitent la programmation de crédits supplémentaires d’environ 21 milliards de dirhams pour 2022», récapitule le ministre.
Le taux de croissance escompté pour l’exercice 2022 est de 3,2% contre 5,6% au titre de 2021 et ce conformément aux prévisions du FMI du mois de mai.
Sur la base des hypothèses retenues, il est prévu une amélioration du taux de croissance pour s’approcher progressivement du taux habituel à moyen terme.

Source : MEFRA