Par Imane Bouhrara |
La production d’un respirateur artificiel 100% marocain pour faire face à la situation d’urgence induite par la crise sanitaire a fait couler beaucoup d’encre, sachant que le développement d’un prototype a nécessité 8 MDH. Profitant de la tenue ce 16 mars des RDV de l’industrie dédiés à l’écosystème aéronautique, Moulay Hafid Elalamy a tenu à apporter les précisions suivantes.
Il n’y a nul doute que le ministère de l’Industrie a fait montre d’une réactivité hors pair et a joué un rôle remarquable dans la riposte du Maroc à la Covid-19, en mettant en place en un temps record la production des masques de protection pour faire face à une demande accrue (et pénurie) aussi bien sur le plan national qu’international.
Le ministère s’est mobilisé sur plusieurs fronts (lits de réanimations, thermomètres infrarouges gels hydro-alcooliques, supervision de l’approvisionnement) … contrôler le respect des mesures sanitaires dans les unités de production… bref, la pandémie a été un véritable challenge.
Mais dans tous ces succès, un sujet revenait en boucle, celui du tant attendu respirateur artificiel 100% marocain.
Moulay Hafid Elalamy, dont le ministère organisait ce 16 mars les RDV de l’Industrie consacrés à l’écosystème aéronautique, est revenu sur cette période de l’année dernière où la pandémie avait affolé le monde entier.
« J’ai vécu cette période intensément avec beaucoup de responsabilité, le Roi nous avait donné des directives extrêmement claires. Nous avions la peur au ventre car nous ne savions pas où allait nous emmener cette pandémie. Nous avons essayé de nous organiser pour produire des masques. Nous sommes partis de rien pour produire aujourd’hui 20 millions de masques par jour », s’est félicité Moulay Hafid Elalamy.
Avant d’en venir au sujet du ventilateur ou respirateur artificiel développé par une équipe d’ingénieurs (MIT) en quelques jours seulement et en pleine pandémie.
En effet, après le succès dans la mise en place d’une production nationale de masques, le ministre s’est adressé au secteur aéronautique pour voir la possibilité de répondre aux autres besoins qu’impliquait la pandémie.
Rappelez-vous en mars et avril 2020, les structures de soins ont rapidement dû faire face à une affluence sans précédent de malades atteints de covid-19 en détresse respiratoire et beaucoup n’étaient maintenus en vie que grâce à la respiration artificielle. Une telle affluence qui menaçait d’une saturation des services de réanimation à l’échelle nationale.
« Je voudrai attester que les ingénieurs du secteur aéronautique se sont mobilisés avec nous, avec à nos côtés le ministère de la santé à travers une équipe de réanimation et ils ont travaillé jour et nuit pour développer un respirateur artificiel 100 % marocain », rappelle Moulay Hafid Elalamy.
Et il a tenu à rendre hommage et à préciser que le secteur aéronautique a répondu sans hésiter à l’appel de SM le Roi, sans penser au gain financier. Il a argumenté son propos par le fait que l’équipe d’industriels derrière le développement de ce ventilateur 100 made in Morocco a investi 8 MDH dans cette opération pour rehausser le drapeau marocain.
« J’ai proposé de prendre en charge ces 8 MDH parce que nous avons tardé à certifier ce respirateur et ils ont refusé. Si ç’avait été une opération mercantile, auraient-ils refusé de récupérer leur mise ? Je souhaite et j’insiste que l’on reconnaisse qu’au Maroc tout n’est pas argent et qu’il y a des gens qui ont une fibre nationaliste », soutient le ministre, qui ajoute que cette crise a montré l’étendue du capital immatériel dont recèle le Royaume.
« Et je me battrai jusqu’au bout pour ces gens qui se sont mobilisés dans les moments de difficultés et je refuse que l’on puisse travestir tout ça et dire que c’est du business. Non, le Marocain n’est pas comme ça. Quand il y a une pandémie et qu’il y a un appel de SM, nous nous mettons tous comme une seule femme ou un seul homme derrière lui et nous nous retroussons les manches. Ces gens-là ont fait un travail remarquable et je leur en suis redevable », insiste MHE.
Aujourd’hui, ces personnes ont décidé de se battre et attendre patiemment que les services publics avancent sur le dossier de certification de ce respirateur et MHE a assuré qu’il se tiendrait à leur côté jusqu’à la dernière goutte de son sang.
« Je ne lâcherai rien ! », conclut-il sans cacher sa fierté du progrès accompli et du chemin parcouru malgré toutes les contraintes de la pandémie.
1 comment
Étonnants ces délais bureaucratiques ???
Aucune chance n’a été donnée à ces appareils nationaux pour confirmer leur valeur médicale et technologique loin d’une sévérité qui peut sembler malveillante.