Le déficit budgétaire de la Tunisie devrait s’aggraver à 12,28 milliards de dinars (environ 3,66 milliards d’euros) au titre de l’année 2023, soit 7,7% du produit intérieur brut (PIB), contre 5,2% prévu initialement, selon les prévisions du ministère tunisien des finances.
D’après la loi de finances rectificatives 2023, publié par le ministère suite à l’actualisation de plusieurs hypothèses de base dans la loi de finances 2023, le déficit budgétaire devrait s’établir à 7,7% du PIB (hors dons et confiscations), contre 5,2% initialement prévu et 8,3% enregistré en 2022.
Selon le même document, le gouvernement prévoit une hausse des dépenses du budget de l’Etat de 10,8% en 2023, contre 6,7% estimée dans la LF 2023, et ce en raison de l’augmentation des dépenses liées aux subventions des produits de base (carburants et produits de base) et la hausse du taux d’endettement public.
Les besoins de financement de l’État pour l’année 2023 devraient s’élever à 25,879 milliards de dinars (1 euro = 3,3 dinars), contre 23,49 milliards de dinars estimés dans la loi de finances de 2023, soit une hausse de 2,38 milliards de dinars.
En outre, la dette publique devrait atteindre 80,2% du PIB, contre 76,7% initialement prévu et 79,9% l’année dernière, souligne la même source.
L’élaboration de la loi de finances rectificative intervient dans une période où la Tunisie traverse une profonde crise économique et financière sans précédent. Le taux d’inflation a atteint 9,3% en août et la croissance au deuxième trimestre n’a pas dépassé 0,6%, selon des chiffres officiels.
En juin dernier, « FitchRatings » a révisé à la baisse la note souveraine de la Tunisie de « CCC+ » à « CCC-« , justifiant cette décision par l’incertitude quant à la capacité du pays à mobiliser des fonds suffisants pour répondre à son important besoin de financement et la grande pression sur ses réserves en devises.