Malgré l’acquisition d’équipements de pointes (ambulances et hélicoptères), le SMUR n’intervient toujours pas sur les lieux des accidents. Son intervention dépend d’un décret (en cours d’élaboration) qui devra être signé par le ministère de la Santé et la protection civile.
Certes le non-respect du Code de la route est à l’origine de l’hécatombe sur nos routes qui fait chaque année des centaines de morts et des milliers de blessés. Toutefois, l’insécurité routière n’est pas la seule cause des tragédies de la circulation. On omet souvent que la prise en charge des accidentés (au niveau du lieu d’accident et des urgences), qui fait défaut dans notre pays, constitue également un facteur d’augmentation du nombre de morts sur nos routes.
Malheureusement, le dispositif de l’intervention d’équipe médicale sur les lieux des accidents n’est toujours pas opérationnel. Au Maroc, en cas d’accident, non seulement il faut attendre une heure, en moyenne, l’arrivée de l’ambulance mais en plus les victimes, bien que leurs blessures soient graves, ne reçoivent aucune assistance médicale sur place. Elles sont transportées par les sapeurs-pompiers sans assistance et dans des ambulances non équipées vers l’hôpital public le plus proche.
Une prise en charge pré-hospitalière pourrait tout de même sauver la vie de centaines de victimes qui perdent la vie soit sur les lieux de l’accident soit en route vers les centres hospitaliers.
Et pourtant, le ministère de la Santé sous l’ère de Houcine El Ouardi avait initié, dans le cadre du Plan d’action des urgences médicales lancé en mai 2013, la mise en place du SAMU par la mise en place des SMUR au niveau des CHU. Rappelons que l’opération d’acquisition des ambulances sous forme de service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) ainsi que des HéliSMUR par le ministère pour opérationnaliser l’intervention pré-hospitalière avait coûté des milliards de DH.
En 2015, l’Etat avait investi 98,2 Mds de DH pour étoffer sa flotte de véhicules d’urgence dont 20 ambulances sous forme de service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR).
Quid de l’intervention du SMUR ?
Des hôpitaux mobiles qui devaient intervenir sur le terrain afin d’améliorer la prise en charge des accidentés. Cependant, plus de 5 ans après le lancement du Plan d’urgence 2012-2016, ce dispositif n’est toujours pas opérationnel. Et pour cause, son application est conditionnée par la signature d’une convention avec la protection civile afin de permettre aux équipes du SMUR d’intervenir si besoin y est lorsque le cas d’un accidenté nécessite une prise en charge médicale sur place.
D’après une source proche du dossier, c’est la protection civile (PC) qui serait à l’origine de ce retard.
Contacté par nos soins, le secrétaire général du ministère de la Santé, Hicham Nejmi, nous avait précisé que les deux parties travaillaient sur l’élaboration d’un décret pour autoriser le SMUR à intervenir, en collaboration avec les équipes de la PC, sur le terrain.
Cela dit, en attendant la promulgation de ce décret et alors que des centaines de personnes continuent de perdre la vie sur nos routes, ces ambulances équipées ne servent qu’à faire le transfert inter-hospitalier. Le manque à gagner est énorme mais surtout précieux puisqu’il s’agit de vies humaines.
La question qui s’impose d’emblée : Anass Doukkali réussira-t-il à faire aboutir ce chantier pour faire d’une pierre deux coups : faire bon usage d’un important investissement tout en sauvant des vies humaines ? Parviendra-t-il à convaincre la protection civile de la nécessité de travailler conjointement pour réduire le taux de mortalité sur nos routes ?
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Merci infiniment je suis très intéressé