Ecrit par la Rédaction I
Par secteur d’activité, l’industrie manufacturière est le secteur le plus fort en contenu de valeur ajoutée étrangère, avec une part qui est passée de 40,7% durant la période 2009-2013 à 41,3% durant la période entre 2014 et 2018. Cette détérioration coûte des points de croissance à l’économie nationale.
Dans son rapport annuel 2022, la DTFE a procédé à l’analyse de la fuite de la valeur ajoutée. De prime abord, que signifie la fuite de la valeur ajoutée ? Il s’agit des fuites accompagnant les stratégies de relance par la demande intérieure. « L’analyse du phénomène de la valeur ajoutée étrangère dans la demande intérieure montre qu’elle a connu une hausse passant de 26% en moyenne durant la période 1995-2007 à 34,3% durant la période 2008-2018, tiré principalement par la FBCF », apprend-on dans le rapport de la DTFE.
Cette tendance démontre que les efforts engagés par les pouvoirs publics pour relancer l’économie se traduisent par un phénomène de fuite de la valeur ajoutée vers l’étranger de plus en plus important.
Selon la DTFE, les explications avancées font référence à la concentration des investissements sur des secteurs moins productifs.
La concentration des investissements sur des secteurs moins productifs à l’instar des infrastructures et de l’immobilier, créent ainsi un effet d’éviction sur les autres secteurs à fort potentiel et créateurs de valeur ajoutée.
Aussi, les faibles retombées sur la création de l’emploi et sur la réduction des disparités dues essentiellement au manque de compétitivité du marché du travail local caractérisé par la prépondérance de l’informel, la faible qualification des travailleurs et la faiblesse du capital ne sont pas exemptes d’impact sur le phénomène de fuite de valeur ajoutée. Une telle situation génère des pertes de gain de productivité et de croissance pour l’économie.
Au niveau des échanges extérieurs, la part de la valeur ajoutée étrangère dans les exportations marocaines a affiché une tendance globale à la hausse durant les deux dernières décennies pour culminer à son plus haut niveau en 2014, soit 34,2%. Par secteur d’activité, l’industrie manufacturière est le secteur le plus fort en contenu de valeur ajoutée étrangère, avec une part qui est passée de 40,7% durant la période 2009-2013 à 41,3% durant la période entre 2014 et 2018. Ce résultat témoigne de la forte teneur en importations dans les exportations finales dans ce secteur. Contrairement, les secteurs primaire et tertiaire ont affiché des tendances baissières.
L’analyse du contenu de la valeur ajoutée étrangère dans les éléments de la demande intérieure et extérieure, dévoile l’existence de fuites de la valeur ajoutée locale vers l’extérieur à des degrés différenciés. Ce phénomène concerne particulièrement les investissements au niveau de la demande intérieure et les exportations de l’industrie manufacturière.
Par conséquent, toute stratégie de relance par la dynamisation de la demande, qu’elle concerne la consommation ou l’investissement, devrait se focaliser sur le développement d’une offre exportable construite sur les avantages compétitifs spécifiques du Maroc, pour en tirer un meilleur profit, et le renforcement plus ambitieux des capacités productives d’intégration locale nécessitant une approche axée sur le rehaussement du PIB potentiel.