Ecrit par la Rédaction |
La pandémie a accéléré l’émergence des startups fintechs notamment en Afrique. Le Maroc s’est-il inscrit dans cette dynamique ? La question a été au cœur du débat lors du deuxième webinaire de l’Institut CDG organisé sous le thème « Quel avenir pour les startups FINTECHS au Maroc ? ».
L’industrie des fintechs a connu ces dernières années une évolution remarquable. Une industrie qui est en phase de révolutionner les économies mondiales et de perturber les systèmes financiers. Un secteur qui attire de plus en plus d’investisseurs qui ont perçu les opportunités qu’offrent les fintechs.
Plus de 100 milliards de dollars ont été investis dans ce secteur. Et la pandémie n’a fait qu’ouvrir de nouvelles opportunités d’investissement. En effet, cette technologie financière a connu un boom durant cette crise sanitaire notamment en Afrique où le volume des investissements est passé en une année de 1 Md de dollars en 2019 à 1,4 Md en 2020.
Une année qui a été marquée par une émergence des startups africaines fintechs. La question qui se pose, le Maroc s’est-il inscrit dans cette dynamique ? Une question qui a fait l’objet du deuxième webinaire de l’Institut CDG organisé sous le thème « Quel avenir pour les startups FINTECHS au Maroc ? ».
« La fintech est plus une extension et un moyen de distribution de services financiers là où les banques ne peuvent pas offrir, de manière optimale, leur service », a précisé Abdeslam Alaoui Smaili, Directeur Général HPS.
Sur le plan réglementaire, le Maroc s’est doté de tous les outils et l’arsenal juridique pour permettre le développement de cette activité.
« Il y a certainement des choses à revoir notamment pour l’Open banking avec la normalisation de certains éléments pour permettre aux fintechs d’avoir un cadre réglementaire plus technologique avec des standards tamponner par un acteur reconnu et de confiance », a souligné Abdeslam Alaoui.
Et d’ajouter « avec ces deux aspects, à savoir l’aspect réglementaire des établissements de paiement et un cadre d’Open banking nous aurions le terrain qu’il faudrait pour construire des choses qui peuvent aller très vite ».
De son côté Jean–Michel Huet, associé BearingPoint, a qualifié la réglementaire marocaine de « bonne qualité », insufflée par une réelle volonté, à la fois de l’ANRT et de la Banque centrale, de constituer une sorte de place de marché permettant d’avoir une plateforme unique autour du paiement mobile et de permettre ainsi aux différents acteurs (télécoms, banques, commerçants…) de s’agréger tout autour.
Mais aussi, a-t-il souligné, de permettre à chacun de proposer une offre par rapport à son positionnement.
En d’autres termes, la réglementation n’est pas responsable du retard qu’accuse le développement des fintechs au Maroc.
« Le fait que ça prenne du temps à démarrer c’est pour 2 raisons. Premièrement il y a un bon niveau de bancarisation au Maroc contrairement au pays où le fintech a décollé. Deuxièmement, c’est une raison culturelle puisque les Marocains sont toujours attachés au cash », a souligné Jean–Michel Huet, associé BearingPoint.
C’est donc plutôt une question sociétale et culturelle que de marketing et de la promotion du e-paiement. Pour donner un coup d’accélérateur aux fintechs Jean–Michel Huet préconise l’impératif que les 3 principales banques et les 3 opérateurs télécoms soient très impliquées.
Pour Abdelhakim Agoumi, directeur du Pôle développement des moyens de paiement à CIH il serait triste de limiter les fintechs au Maroc au paiement mobile et à l’usage du paiement. « Le paiement dans le finance n’est que le bout de l’iceberg. La finance offre beaucoup de possibilités aux fintechs. Cela dit, le secteur financier ne considère pas qu’il peut tout faire. Au contraire, le secteur est prêt à être un partenaire de toutes les fintechs. Nous sommes même prêt à mettre sur la table tous nos agréments parce que nous sommes persuadés qu’on créant ce partage de responsabilité nous pouvons créer une confiance beaucoup plus forte », a-t-il souligné.
Une agilité que les banques mettent à la disposition des fintechs pour faire émerger des champions dans ce domaine.