Ecrit par L.Boumahrou I
L’objectif de la prime forfaitaire appliquée du 1er juillet au 30 septembre d’importer 25 millions de quintaux de blé tendre à fin septembre n’a pas été atteint. Le gouvernement a dû prolonger la mesure au 31 décembre. Mais les modalités de cette mesure n’arrangent pas les importateurs qui n’ont importé qu’environ 15 millions de quintaux. Le stock national est-il menacé ?
Alors que le gouvernement tablait sur 25 millions de quintaux d’importations de blé tendre à fin septembre avec l’instauration de la prime forfaitaire du blé tendre importé lui permettant de garantir un stock national pour le blé tendre couvrant les besoins jusqu’à fin décembre, les importations ne dépasseront pas les 15 millions de quintaux.
En effet, du 1er juin au 30 septembre, le Maroc a importé environ 37,5 millions de quintaux de céréales dont 14,4 millions de quintaux de blé tendre, 856.194 tonnes de maïs, 469.317 tonnes d’orge, 147.977 tonnes de blé dur…
Ce sont les derniers chiffres publiés par la Fédération nationale des Négociants en Céréales et Légumineuses (FNCL). Durant cette période la France arrive en première position avec 903.678 tonnes d’importations (blé dur, orge et blé dur), suivie de la Romanie, du Brésil, de l’Argentine et en 5ème position les USA.
Il ressort toutefois que depuis le début de l’année soit du 1er janvier au 30 septembre, les importations des céréales ont baissé comparativement à la même période de l’année dernière de 1% passant de 7,138 millions de tonnes en 2022 à 7,082 millions de tonnes en 2023. Cette baisse de l’importation du blé tendre s’explique par le fait que les importateurs n’ont pas pu importer durant le mois de juin (zéro importation) en raison de l’arrêt de la mesure de restitution forfaitaire.
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Ce qui explique la réactivation du système de restitution à l’importation du blé tendre appliqué du 1er juillet jusqu’au 30 septembre 2023 suite à la circulaire de l’ONICL n°451 datant du 23 juin relative à la prime forfaitaire du blé tendre avec comme objectif l’importation 25 millions de quintaux maximum. Nous sommes donc loin des comptes.
L’objectif escompté par l’Etat de constituer un stock de blé tendre national d’ici fin 2023 n’a pas été atteint. Selon un professionnel, les importateurs se sont limités à importer les besoins de consommation du blé tendre estimés à 5 millions de quintaux par mois. La raison, entre autres, les conditions de calcul de la prime forfaitaire prévues par la circulaire de l’ONICL du 23 juin.
En effet, alors que le calcul de la prime se faisait sur la base de la moyenne des prix de revient des 2 origines les plus basses, la circulaire de l’ONICL de juin a limité le calcul sur la base de la moyenne du prix de revient de l’origine la plus basse des prix de revient calculés.
N’ayant pas atteint l’objectif fixé, le gouvernement a dû prolonger cette mesure du 1er octobre au 31 décembre avec un objectif de 20 millions de quintaux, lit-on dans une note de l’ONCIL adressée aux importateurs en date du 13 septembre. Les modalités de mise en application de cette disposition feront l’objet d’une circulaire qui sera publiée par l’ONlCL.
A présent, les importateurs attendent de voir lesdites modalités pour pouvoir se projeter quant aux quantités du blé tendre à importer.