Ecrit par S. Es-Siari I
Une autre réforme dans le cadre de l’inclusion financière est en cours à savoir le lancement des banques de microcrédit qui vont permettre aux associations de microcrédit de pouvoir se transformer si elles le souhaitent et de faire profiter cette connaissance de la clientèle qu’elles ont pour développer et offrir des services adaptés.
La 8e édition du digital payment africa forum s’est tenue ce mardi 17 octobre. Cet évènement dédié aux nouvelles tendances et aux perspectives de développement du paiement digital se veut par ailleurs une occasion propice pour le régulateur à savoir la Banque Centrale, les acteurs de l’écosystème monétique… de passer en revue les atouts, les défis à relever, de présenter les innovations les plus saillantes dans le domaine de la monétique.
Les intervenants se sont par ailleurs penchés sur différents thèmes d’actualité. Le digital et l’inclusion financière à la lumière des politiques publiques de par son importance en tant que levier de l’inclusion financière a été débattu en long et en large.
Hakima El Alamay, Directeur Surveillance des systèmes et moyens de paiement &Inclusion financière à Bank Al Maghrib a rappelé de prime abord l’importance de la digitalisation des services financiers dans l’inclusion financière. L’inclusion financière a pour objectif de réduire les inégalités trop criardes et embarquer toute la population dans le train de développement.
En guise de rappel, le développement des paiements est apparu avec le premier plan stratégique de BAM en 2003. Toutefois, on ne pouvait pas parler de paiements électroniques et digitaux avec une infrastructure qui n’était pas moderne, avec des chambres de compensation physiques opérées par le régulateur.
Voir également : [Podcast] « Seuls 12,5% de cartes bancaires sont en moyenne utilisées tous les mois » R. Saihi, DG du CMI
Donc au départ, il a été procédé à la modernisation des systèmes de paiement (chambre de compensation électronique de l’ensemble des paiements en dehors des cartes qui a permis une amélioration des délais de règlement). Il a été également mis en place le switch monétique permettant l’interopérabilité des cartes.
Pour donner un aperçu sur l’évolution des paiements électroniques, Hakima El Alamy a donné quelques chiffres : une progression annuelle de 20% en 2022 de l’ensemble des paiements électroniques (vs une progression moyenne de 13% entre 2018 et 2021). Autre constat est la déclinaison de l’utilisation du chèque au profit des moyens électroniques. Le nombre de chèques est ainsi passé de 41% en 2016 à 7% en nombre en 2022.
S’agissant des cartes monétiques, 56% sont utilisées en contact less pour des transactions de petits montants.
Autre réforme à mentionner dans la politique de démocratisation du paiement électronique, l’introduction en 2015 de la réforme des institutions des établissements de paiement. Et pour cause : nombreuses sont les études ayant mis en évidence les difficultés d’une frange de la population à franchir la porte d’une banque.
Ces établissements sont également attendus pour l’amélioration de l’acceptation de paiement notamment dans les zones péri-urbaines et rurales.
La dernière réforme introduite est le lancement du virement instantané. Il s’agit d’un moyen de paiement qui répond à un certain nombre de standards ISO200022 et qui vient compléter l’ensemble des réformes pour pouvoir in fine booster le paiement électronique.
Toujours est-il que les attentes ne se limitent pas uniquement aux paiements, mais aussi à l’assurance inclusive et d’autres nouveaux modèles de développement.
Une autre réforme est en cours à savoir le lancement des banques de microcrédit qui vont permettre aux associations de microcrédit de pouvoir se transformer si elles le souhaitent et de faire profiter cette connaissance de la clientèle qu’elles ont pour développer et offrir des services adaptés. La particularité de ces banques de microfinance c’est qu’elles vont collecter des dépôts et automatiquement avoir cette marge pour offrir à leur clientèle des services conformes à leurs besoins.
Tout en étant consciente du rôle que peuvent jouer les fintechs dans toute cette dynamique, BAM a mis en place un service qui chapeaute la relation entre les fintechs et le régulateur. L’idée est qu’on ne peut pas opérer des changements réglementaires sans connaitre ses interlocuteurs. Ce dialogue en permanence avec les fintechs va permettre d’expliquer la réglementation, de voir comment les accompagner au cas où elles ont un business modèle différent qui ne rentre pas dans le cadre de ce que BAM supervise.
A ce titre El Alamy rappelle que BAM avec l’assistance de la banque mondiale a lancé une étude sur l’écosystème des fintechs. Le leitmotiv est de pouvoir sortir avec une feuille de route à même de booster le rôle des fintechs dans le développement des paiements et des services financiers.
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