Le citoyen lambda ne croit plus aujourd’hui en la politique et en ceux qui la portent. Un constant malheureux, triste et alarmant à la fois.
Le citoyen, débouté, ne croit plus ni en les promesses, ni en les programmes présentés lors des campagnes électorales, ni en les personnes quelques soient leurs couleurs politiques ou leurs idéologies servies comme des plats de résistance pour rassasier sa « faim sociale » et apaiser ses craintes pour le devenir d’un pays et de tous ses enfants.
Le citoyen s’adapte à son vécu aussi dur qu’il soit, se replie sur lui-même, mais surtout rejette ces hommes et ses femmes politiques, qu’il connaît si bien. Et comment ?
Ces politiques sont là depuis si longtemps. Il connait leurs parcours, leurs débuts, leurs situations financières avant et après « l’eldorado politique », leurs rangs sociaux avant la prise de « l’ascenseur politique ». Mieux encore, il est même au courant des privilèges en nature ou en nominations aux hauts postes de l’administration sans méritocratie dont jouissent leurs familles, leurs enfants, leurs amis sans omettre leurs copains et copines pour certains.
Le citoyen a cru un jour en les promesses des uns et des autres, il a voté en âme et conscience pour le changement tellement promis. Hélas, il ne récoltait que déception après déception.
Le citoyen n’est pas dupe, il sait que la démocratie représentative est la base de l’Etat de droit et que le vote est le fondement de la légitimité politique. Mais ce vote, qui est l’essence de cette légitimité démocratique pour choisir ses représentants, ne répond pas à ses doléances et à ses revendications pour un contrat social juste et équitable entre tous les enfants du pays.
Le citoyen résiste à sa manière en choisissant l’abstention. Certes cette option ne va ni résoudre la problématique ni remédier aux dysfonctionnements, encore moins sanctionner cette classe politique. Toutefois, le citoyen marque sa position en retirant le sens de cette « légitimité politique » accordée par le vote, car finalement les « représentants » de la nation ne récoltent réellement que la voix de la minorité. Et le sens politique donne la majorité aux citoyens et non à ceux qui sont assis sur des fauteuils moelleux.
Aujourd’hui, il faut reconnaître que la confiance est rompue entre le citoyen et le politique. Comment faire ? Faut-il abandonner la démocratie représentative qui est la pierre angulaire de tout Etat de droit ? Non, car nous serons même devant un oxymore de la perception philosophique et juridique d’un Etat de droit. La seule issue est bel et bien énoncée par la Constitution qui définit clairement le principe de la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes.
Aujourd’hui, le citoyen est alerte, les discours populistes, démagogiques ou idéologiques ne passent plus. Il désire un vrai changement avec des vraies réformes et des vrais patriotes pour un Maroc équitable pour tous ses citoyennes et ses citoyens. Le Marocain attend un signal fort !