Pour se développer à l’international, les entreprises françaises favorisent les exportations à l’implantation nationale. 18,2 Mds d’euros à gagner en 2019.
Le Maroc est cité parmi les destinations vers lesquelles les entreprises souhaitent accroître leurs exportations au courant de 2018.
Le diagnostic élaboré par Euler Hermes suite à un questionnaire posé à 800 exportateurs français sur leurs intentions de développement et leur fonctionnement à l’international est plein d’enseignements.
Il ressort clairement que malgré le protectionnisme américain, le commerce mondial va évoluer tant en valeur (8,4%) qu’en volume (4,4%) en 2018. Ces hausses respectives augurent de belles opportunités à saisir pour les entreprises françaises à l’export. Les analystes d’Euler Hermes estiment que la demande additionnelle de biens adressée à l’Hexagone devrait croître de 21,5 Mds d’euros en 2018 et 18,2 Mds d’euros en 2019 (vs 20,3 Mds d’euros en 2017). Les débouchés à l’exportation proviendront en grande partie de l’Union Européenne, avec 4 Mds d’euros à saisir en Allemagne, 2,2 Mds euros en Italie, 1,7 Mds d’euros en Espagne et 1,6 Mds euros en Belgique. La Chine en deuxième position (2,2 Mds d’euros) et les USA (1,6 Md d’euros) font également partie des destinations à privilégier.
Le Maroc est également cité parmi les pays vers lesquels les entreprises souhaitent accroître leurs exportations. Le Royaume bénéficie de l’avantage de proximité géographique et d’une croissance plutôt stable.
Internationalisation vs protectionnisme
Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes annonce que l’Asie représentera une proportion croissante de la demande additionnelle adressée à la France, soit 6 Mds d’euros en 2018. Outre le dynamisme des exportations qui pourrait favoriser une réduction du déficit commercial français qui devrait passer de 63 Mds d’euros l’an passé à 52 Mds d’euros en 2018, la croissance anémiée de la consommation des ménages attendue en 2018 a un côté positif car elle freine la hausse des importations estimée à 3% seulement cette année. Une chose est donc sûre : pour s’internationaliser, les entreprises françaises favorisent l’export (72%). Pour corroborer ce constat, le baromètre Export 2018 d’EH réserve une surprise de taille : 72% des entreprises interrogées privilégient l’export à l’implantation locale. « Quelle surprise dans un climat de protectionnisme décomplexé ! », s’exclame Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.
Ces perspectives ô combien prometteuses pour l’Hexagone ne doivent toutefois pas occulter la résurgence du risque d’impayés à l’échelle mondiale. La problématique des délais de paiement est universelle. Et l’année 2019 risque d’être encore difficile pour les entreprises. Le risque d’impayé est d’ailleurs cité comme principale menace à l’export par 58% des entreprises interrogées. Leurs craintes se concentrent également autour du risque de change (52%), des risques liés aux transports (42%) et du risque politique (41%).