Ecrit par Imane Bouhrara I
Il semblerait que 2024 serait l’année des congrès, notamment pour les partis politiques retardataires comme l’Istiqlal ou encore ceux en avance comme le PAM.
Le PPS n’est pas concerné puisqu’il avait tenu son 11e congrès en 2022, idem pour le RNI le PJD lui a désigné ce dimanche la commission en charge de préparer son prochain congrès… mais tous s’y colleront en prélude aux législatives de 2026.
Les congrès sont en général le baromètre de bonne santé des partis politiques, puisqu’ils sont soumis à l’exercice d’évaluation par leurs bases populaires que par l’opinion publique.
Il faut reconnaître que depuis quelques années déjà, les partis politiques en perte de vitesse dans leur rôle d’encadrement des populations et d’intermédiation, sont véritablement en proie à une crise de leadership sans précédent, pourtant nécessaire dans la conquête du pouvoir.
Ne parlons même pas de programmes politiques, puisque si certains partis, surtout historiques peuvent encore broder une esquisse de projet de société, les petits colmatent en raison de cet éclatement de la scène politique et des idéologiques politiques non claires. Aussi, parce que, au final, ces programmes sont souvent sacrifiés sur l’autel de la composition d’une majorité gouvernementale.
Si les partis politiques sont boudés par la population notamment les jeunes, il est tout à fait naturel qu’ils ne trouvent plus où recruter les cadres et leaders politiques de demain.
Il faut exclure de ce panorama le PAM, parce qu’il est encore jeune, il en est à sa première expérience à l’exécutif, mais aussi parce qu’il y a une certaine unanimité sur la relève.
Les quelques récentes crises ayant mis au défi partis politiques et syndicats ont révélé que la mobilisation collective se fait désormais ailleurs. Le cas de la crise dans le secteur de l’éducation nationale où des coordinations ont plié le bras de l’exécutif et ont montré l’influence en grand retrait des syndicats eux-mêmes étant des petites antennes dans partis politiques. En effet, ces derniers n’ont pas pu contenir le mouvement de protestation qui a finalement échappé à tout contrôle.
On n’oubliera pas aussi, les jeunesses politiques. Là encore, l’expérience a montré l’essoufflement de leur rôle comme premier berceau du militantisme partisan. Pour preuve, durant les élections de 2021, nombres de partis ont dû compléter leurs listes électorales par des candidats non adhérents. Force est de reconnaître que la jeunesse politique désabusée a déserté les rangs des partis à force de voir parachuté à des postes de commandements des personnes parachutées sans couleur politique.
S’il faut admettre que la véhémence de l’action politique s’amenuise avec le temps, puisque le militantisme avant et post indépendance n’a plus rien à voir avec la vie politique actuelle au Maroc. Il est très difficile de présager l’avenir où les partis politiques ne font pas leur mea culpa, qui continuent d’agir en ordre dispersé et surtout en antagonisme avec la dynamique plurielle qui vit la société marocaine.
Bien qu’il reste encore plus de deux années pour les prochaines échéances, il est grand temps que les partis politiques se mettent sérieusement à la tâche de reconquérir la confiance des électeurs et d’élaborer des orientations politiques qui soient lisibles par le commun des mortels. A défaut, ils continueront d’évoluer en vase clos loin, bien loin des préoccupations réelles des Marocains et donc dans l’incapacité d’y répondre.