Ecrit par Imane Bouhrara I
Ah ces titres hyperboliques de la presse, on ne s’en lasse jamais à chaque fin d’année. Chacun sort sa boule de cristal et se prend pour Madame Irma pour essayer de « prédire » ce que la nouvelle année nous apportera dans son sillage.
Et bien que chacun y va du sien, il est très intéressant de lire tout un chacun, tel un profiler, à essayer de démêler les éléments objectifs et subjectifs dans la construction d’une perspective pour 2024.
Il est tout aussi important de se constituer une propre opinion à partir des éléments d’appréhension de l’avenir, selon ses ambitions, son secteur d’activité, ses objectifs de vie personnels… puisqu’il ne s’agit pas seulement de subir l’année à venir, mais de vivre pleinement l’année à venir.
Force est de reconnaître que cet exercice habituel de pronostics est salutaire tel un exorcisme de toutes ces peurs qui habitent nos tripes. Une fois crachées sur papier, on se sent quelque peu léger.
Un peu aussi comme les résolutions de chaque fin d’année, ça nous soulage d’en avoir bien que ça ne survit pas à la première semaine de l’année qui suit.
Et puis, il y a le degré basique d’appréciation d’une année selon qu’elle soit paire ou impaire. Ou encore ceux qui croient fermement en la loi d’attraction et se convainquent que cette année sera chargée de belles choses, en espérant qu’à force de trop y croire, les belles choses finissent par arriver.
Mais qui peut prédire l’inconnu ? Il s’agit plus de poser à partir d’éléments factuels quelques probabilités, des scénarios de ce que pourrait être 2024 à partir d’éléments exogènes et endogènes. En quelque sorte tenter d’en faciliter la visibilité et la lisibilité avec en renfort des chiffres, des tendances, des analyses, des appréciations des anticipations… mais aussi des objectifs bien précis.
Il s’agit souvent aussi de prendre ces scénarios comme un destin commun de l’humanité, alors qu’en réalité, il n’en est rien. Un pauvre et un riche ne souffrent pas au même degré de la cherté de la vie par exemple.
Un pays producteur de pétrole ne souffrira pas de l’envolée des prix de pétrole, au même titre qu’un pays exportateur.
Il y a effectivement plusieurs niveaux d’appréciation et d’analyse qui plus au moins essayent de contrecarrer les limites des perspectives et essayer de réduire les marges d’erreurs. Notamment lorsque les experts, chacun dans son domaine respectif, essayent un décryptage de l’évolution des choses en prévoyant une marge pour les imprévus.
Il s’agit finalement d’une réaction primitive face à l’inconnu et qui appelle à la prudence. C’est ce qui explique cette excitation générale à l’approche de l’avènement d’une nouvelle année. Alors on ne déroge pas à la règle.
Personnellement, je n’ai aucune opinion de 2024 pas plus que j’en avais pour 2023, dans ce sens où la vie se poursuit dans la continuité et parce que la vie n’est un calendrier et n’est nullement un exercice comptable. Après, 2024 année de tous les dangers ? De tous les succès? On verra bien de quoi 2024 sera faite.