Tout l’enjeu aujourd’hui est d’industrialiser le continent pour créer des champions africains qui vont permettre l’intégration dans les chaînes mondiales. Au cours des 20 dernières années, le Maroc s’est intéressé à l’Afrique et près de 4 Mds de DH ont été investis principalement dans des secteurs porteurs.
C’est aujourd’hui le 21 octobre que démarre la 4ème édition des Rencontres Africa à Skhirate. Une rencontre de haut niveau à laquelle près de 1.200 dirigeants européens et africains sont attendus pour échanger autour des nouvelles opportunités de développement sur le continent africain dans le cadre des rencontres B to B.
Co-organisée par l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE) et Classe Export, spécialiste français privé de l’information en commerce international, cette rencontre est placée cette année sous le thème central : « Les voies de l’émergence économique de l’Afrique ». Les rencontres Africa se poursuivent jusqu’au 22 octobre au Maroc puis les 24 et 25 au Sénégal.
Pour l’AMDIE, la co-organisation de cet évènement témoigne de la volonté de l’agence, en droite ligne avec ses orientations stratégiques, d’offrir aux entreprises marocaines et étrangères l’occasion de découvrir de nouvelles opportunités d’affaires au Maroc et sur l’ensemble du continent africain.
A jute titre d’ailleurs, la question que se posent les intervenants : Le Maroc peut-il être une tête de pont pour l’export européen en Afrique ? Julien Marcilly, Economiste en chef de Coface explique qu’aujourd’hui on assiste à un phénomène de japonisation qui consiste à exporter et investir dans des pays à revenus élevés comme ce qu’a fait le Japon après avoir constaté une saturation du marché interne.
C’est ce que fait aujourd’hui l’Europe en s’orientant vers le continent africain. Cette convoitise n’est toutefois pas l’apanage de l’Europe mais d’autres continents. C’est pour dire que le potentiel du continent est bien réel.
En termes de chiffres, 40% du commerce extérieur en Afrique se fait avec l’UE. Aussi, 40% des IDE se font-ils en Afrique. Mais seulement 2% des entreprises africaines se retrouvent dans les chaînes mondiales.
Pour remédier à cette situation, il faut identifier dans chaque pays des filières qui peuvent monter en gamme et s’intégrer à l’échelle mondiale. L’Economise en chef étaye ses propos par l’exemple du secteur automobile ou l’aéronautique au Maroc, le bois au Cameroun…, des secteurs qui drivent les exportations dans les pays en question.
« Pour que le Maroc puisse être une tête de pont, il faut qu’il soit capable de convaincre les entreprises européennes que le profil de risque soit meilleur que dans le reste de l’Afrique », tient-il à expliquer.
Cet engouement que suscite l’Afrique s’est renforcé avec la création de la ZLECA et l’infrastructure dont s’est dotée le continent au cours de la dernière décennie ayant permis la connexion et l’établissement de corridors entre les pays de l’Afrique subsaharienne.
De son côté, Leila Mokaddem, représentante de la Banque Africaine de Développement au Maroc explique qu’avec l’instauration de la ZLECA tout l’enjeu aujourd’hui est d’industrialiser le continent et de créer des champions africains pour bénéficier des opportunités existantes.
A ce titre, il est à rappeler que la Banque Africaine de Développement accompagne les pays africains dans leurs différentes réformes, finance des infrastructures inter-pays soit plus de 1.000 corridors, des infrastructures liées à l’inclusion financière tout en permettant la bancarisation de 330 millions dont 60% des jeunes
Laaziz Kadiri, président de la commission diplomatie économique Afrique, Sud-Sud à la CGEM rappelle à son tour qu’au cours des 20 dernières années, le Maroc s’est intéressé à son continent et près de 4 Mds de DH ont été investis principalement dans des secteurs porteurs tels que l’assurance, les banques… des secteurs qui permettent l’intégration dans toutes ses formes. 700 accords ont été par ailleurs signés par le secteur privé. Autant dire que les opérateurs ont compris l’enjeu du contient africain et ont su transformer le potentiel existant en opportunités.