Ecrit par S. Es-Siari I
Si de par le passé, la signature électronique se heurtait à de sérieux problèmes d’ordre pratique, la loi 43-20 a pu y remédier à travers des nouveautés. Les détails avec El Mehdi Amazghar, Directeur exécutif chargé des opérations et du développement Barid Média.
Avant 2020, année de l’entrée en vigueur de la loi 43-20, la souscription à des services bancaires et financiers n’était pas une chose aisée. « Dans le domaine bancaire, quand on pensait utilisateur final, on se disait que ce moyen n’est pas forcément adapté au grand public », souligne El Mehdi Amazghar à l’occasion du Forum sur le paiement digital organisé récemment. Pourquoi ? En parlant du mobile, il s’agit en l’occurrence d’une clé avec port USB. Comme on n’a pas de terminaux avec des ports USB, nous avions besoin d’un adaptateur. C’est le premier frein sur lequel on bute parce que cette clé est dédiée naturellement aux PC.
Le second frein est que pour obtenir cette clé, il y a un tout un processus à respecter et qui peut prendre en moyenne huit jours. Ce processus ne fait que rompre l’expérience utilisateur qui est totalement en ligne. Or, de nos jours, nous sommes dans l’approche des parcours instantanés en temps réel, nous ne pouvons pas l’interrompre pour aller récupérer un token physique.
Le troisième élément est que cette clé était principalement destinée à des entreprises et son coût était aux alentours de 1.400 DH. » Or, un particulier souhaitant souscrire à des produits bancaires ou services financiers, le coût n’est pas intéressant pour son acte de souscription », annonce A. Amazghar.
Les apports de la loi 43-20
A rappeler qu’en 2020, un cadre de loi est venu enrichir le précédent 53-05. C’est la loi 43-20 qui a élargi les cas d’usage de la signature électronique au travers de nouvelles notions qui sont la signature simple, la signature avancée et la signature qualifiée.
Comment ce cadre réglementaire a-t-il pu changer les usages ?
D’abord, on ne parle plus uniquement de certificat sur token USB mais de certificat à la volée, un certificat logiciel généré en temps réel. Donc nous n’avons plus besoin d’un PC et nous pouvons signer sur un terminal ( mobile ou tablette) qui n’est pas doté d’un port USB.
Le second point est que les certificats peuvent être générés en temps réel à la demande et nous n’avons plus besoin d’attendre huit jours pour obtenir le certificat.
Le troisième point est que la tarification pour ces certificats qu’on dit générés à la volée à usage unique est également plus pertinente. Un certificat pour une signature unique est aux alentours de 25 DH.
Finalement le service est plus accessible au grand public et les différents acteurs bancaires et financiers se le sont appropriés. Depuis 2020, on a un certificat de déploiement de banques qui propose la souscription à des produits financiers, à des produits bancaires directement à travers une expérience digitale principalement sur le mobile.
Depuis les banques ont toutes privilégié un usage mobile qu’un token PC. Aujourd’hui deux banques et une compagnie d’assurance ont intégré le service de signature électronique Imdaa de Barid Media dans le parcours mobile pour la souscription d’abord à des produits destinés au grand public.
L’ensemble de ces acteurs ont une démarche assez pragmatique. Elles commencent par des services grand public pour ensuite enrichir la palette d’offre avec des produits destinés au corporate.
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