Les ministres de l’Intérieur des 27 États membres de l’UE se sont réunis jeudi pour tenter de trouver un accord sur la répartition des responsabilités en matière de prise en charge des réfugiés et des migrants.
Un accord provisoire est sur la table après des années de querelles préjudiciables entre les États de l’UE depuis que leur coopération s’est effondrée dans l’acrimonie en 2015, alors que plus d’un million de personnes – fuyant pour la plupart la guerre en Syrie – sont arrivées par la Méditerranée.
« Nous avons eu de nombreuses discussions pendant très longtemps. Il est important que nous parvenions à un accord », a déclaré la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, à son arrivée aux négociations. « Nous ne pouvons gérer les migrations qu’ensemble, dans le cadre de l’Union européenne.
« Le compromis sur la table est très difficile pour l’Allemagne », a-t-elle ajouté. « J’ai le sentiment qu’il existe une compréhension commune qui pourrait conduire à un accord, mais pas à n’importe quel prix.
L’accord attendu permettrait aux pays qui ne souhaitent pas accueillir les migrants irréguliers et les réfugiés arrivant de manière ponctuelle en Europe d’aider leurs homologues qui les accueillent en leur apportant de l’argent, du matériel ou du personnel.
Il introduirait une nouvelle procédure accélérée aux frontières pour les personnes dont on estime qu’elles n’obtiendront probablement pas l’asile, afin d’éviter qu’elles ne s’attardent dans l’UE pendant des années avant d’être forcées de la quitter après avoir perdu leur appel.
Un diplomate européen de haut rang ayant participé à la préparation des négociations a déclaré qu’il estimait qu’il y avait de bonnes chances qu’un accord soit conclu.
La commissaire européenne chargée de l’immigration, Ylva Johansson, a déclaré que les négociations avaient été « un marathon » et qu’elle s’attendait à ce que les ministres achèvent la dernière ligne droite lors des discussions qui se tiendront jeudi à Luxembourg.
Le Français Gérald Darmanin espère qu’un compromis « permettra à l’Union européenne et aux États membres d’apporter des réponses à l’opinion publique sur les questions migratoires, qui sont très importantes ».
Depuis près d’une décennie, les pays de l’UE s’échangent les responsabilités en matière de gestion des nouveaux arrivants. Ils se sont efforcés de réduire l’immigration clandestine, les données de l’ONU montrant que moins de 160 000 migrants sont arrivés l’année dernière dans cet espace d’un demi-milliard d’habitants.
Les pays de débarquement du sud, comme l’Italie et la Grèce, réclament depuis longtemps davantage d’aide, tandis que les riches pays de destination, comme l’Allemagne et la Suède, refusent d’accueillir tous ceux qui arrivent.
Les pays de l’Est de l’UE, comme la Pologne et la Hongrie, ont refusé d’accueillir les personnes originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, principalement musulmanes. Les partis de droite et les partis populistes ont alimenté le débat avec une rhétorique anti-immigration dans l’ensemble de l’Union. (Avec ZoneBourse)