La seizième conférence de l’Association Internationale des Femmes juges se poursuit du 11 au 14 mai à Marrakech, sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Conseil Supérieur de l’Autorité Judiciaire du Royaume du Maroc.
« C’est l’expression du soutien de Sa Majesté le Roi du Royaume à la cause des femmes et de son implication continue pour parvenir à la pleine égalité entre elles et les hommes dans ce domaine. Jouir de ses pleins droits au sein de la société, et viser une réelle parité entre elle et les hommes. Par conséquent, nous exprimons notre fierté et gratitude, de ce parrainage royal et du soutien qu’il a apporté aux problèmes des femmes, sur la base de la conviction de Sa Majesté dans les capacités et la compétence des femmes. Sa Majesté a pu l’exprimer dans son noble message adressé aux participants aux travaux du Troisième Sommet Mondial de l’Initiative Femmes en Afrique, le 27 septembre 2018, tenu à Marrakech. Où il a dit, « Aucun pays, aucune économie, aucune société ne peut relever les défis de l’époque, ou s’exercer à investir toutes les énergies qui regorgent en elle, isolé du rôle des femmes. » », a souligné d’emblé Mohamed Abdennabaoui, Premier président de la Cour de Cassation, et Président délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire.
Il a d’ailleurs rappelé à l’ouverture de cette rencontre que les femmes marocaines ont su écrire leur nom, et imposer leur présence aux côtés des hommes en appartenant à la magistrature très tôt, quelques années après l’indépendance du Royaume, puisque les premières femmes ont appartenu à la magistrature au début des années soixante du siècle dernier.
« C’est une scène sans précédent à cette époque dans l’arène régionale arabe », se félicite-t-il. Les années 80 ont vu l’arrivée des premières femmes juges à la Cour de cassation, alors que l’émergence des femmes juges sur la scène judiciaire nationale a commencé au milieu des années 1990, lorsque des femmes juges ont été nommées à des postes de responsabilité dans les juridictions, et en tant que chefs de chambre : Cour de cassation, présidentes de cours d’appel, présidentes de tribunaux, ou agents du Roi au ministère public.
Le nombre de femmes juges représente actuellement environ 26 % de l’ensemble du corps judiciaire unifié, et quelque 20 magistrates marocaines occupent des postes de direction dans les cours d’appel, les tribunaux de première instance et auprès des procureurs du Roi. Outre une femme juge présidant une chambre à la Cour de cassation, et cinq autres femmes juges présidant des sections au sein de la même cour.
Aussi, les femmes juges marocaines ont-elle pu, avec compétence et compétence, remplir les obligations nationales et internationales qui leur étaient assignées en tant que membres de la Cour constitutionnelle ou dans les conseils de gouvernement et les grandes institutions constitutionnelles et dans les tâches de gestion administrative dans l’administration judiciaire. Et dans les tribunaux et comités internationaux dans les domaines de la justice et des droits de l’homme.
La réalisation de l’égalité hommes-femmes dans le secteur de la justice demeure l’un des grands défis à relever aujourd’hui, a soutenu pour sa part le procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, El Hassan Daki.
Le renforcement de la représentativité de la femme dans le domaine judiciaire revêt une importance capitale en raison de son lien avec des questions se rapportant au genre et la protection des catégories, a relevé E. Daki, lors du 16è Congrès de l’Association Internationale des Femmes Juges (AIFJ), tenu sous le thème “Les femmes juges : Réalisations et Défis”.
La présence des femmes dans le secteur judiciaire constitue aussi une source d’inspiration pour les générations montantes de femmes magistrats en vue de les inciter à libérer leur plein potentiel et réaliser leurs rôles pionniers dans le domaine de la justice, le but étant la protection des droits et libertés et la consécration du principe de l’égalité devant la loi et la garantie de l’indépendance du pouvoir judiciaire, a-t-il ajouté.
“La femme marocaine a été pionnière dans le monde arabe au niveau de l’accès à la profession de femme juge, étant donné que la première femme juge a été nommée dans ce poste quelques années seulement après le recouvrement de l’indépendance, et depuis cette date, elle n’a cessé de cumuler plusieurs expériences pionnières qui lui ont permis d’occuper des postes éminentes dans le secteur de la justice”, a-t-il expliqué, notant que ces réalisations ont contribué à lever les stéréotypes, qui empêchaient les femmes de libérer leur potentiel et d’accéder à l’enseignement et au marché de l’emploi.
Le secteur de la justice au Maroc se caractérise par la croissance permanente de la représentativité des femmes juges, dont le nombre s’élève à 1.093, ce qui représente 26% du tiers de l’ensemble des juges, exerçant leurs missions judiciaires dans les différentes catégories et niveaux (Parquet général, tribunaux de première instance, Cour d’appel, Cour de cassation), a-t-il insisté.
Les recommandations émanant de ce congrès sont de nature à renforcer le processus d’autonomisation des femmes juges dans les différents pays, et seront un levier pour surmonter tous les défis relatifs aux garanties liées aux droits et libertés de l’homme et la consécration du principe de l’égalité devant la Loi et la contribution à la facilitation de l’accès à la justice, a-t-il conclu.
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et organisé en partenariat avec le ministère de la Justice, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, et la Présidence du Ministère Public, le 16è congrès de l’Association Internationale des Femmes Juges (AIFJ) connait la participation de plus de 1.200 femmes juges issus des quatre coins du monde.
Cette rencontre de quatre jours est l’occasion de prendre part aux différentes séances programmées pour débattre de 9 thématiques arrêtées pour cette nouvelle édition et d’assister aux différentes réunions et élections régionales prévues dans le cadre de ce conclave.
Lors de cette rencontre, les femmes juges débattent de moult questions se rapportant notamment à “la célébration du succès”, “l’autonomisation des femmes juges”, “l’AIFJ”, “vers une justice plus globale”, “les tribunaux adoptant la compréhension de l’impact du choc et de la violence basée sur le genre social”, “la traite humaine”, “l’immigration et la diversité judiciaire” et “nouveautés de la justice pénale”.