Une équipe multidisciplinaire de la Direction de la Gestion de Sogécapital gestion, composée de gestionnaires de fonds experts dans les domaines de la macro-économie, des finances publiques et de l’analyse et recherche actions, a analysé les retombées que pourrait générer la co-organisation de la coupe du Monde 2030 par le Maroc. L’étude dresse l’effort d’investissement à founir ainsi que les retombées autant sur le financement de l’Etat que sur les secteurs cotés à la Bourse de Casablanca.
D’emblée, l’étude réalisée par la filiale de Société Générale Maroc, estime que la part du Maroc dans ce budget d’organisation devrait se situer aux alentours de 5 à 6 milliards de dollars (soit entre 50-60 milliards de dirhams).
Ainsi le coût de construction et de rénovation des stades est estimé à 15 Mds de DH, dont 6 Mds de DH pour le Grand Stade de Casablanca, 6 Mds de DH pour stades modulaires (Rabat et Marrakech), et pour la rénovation des stades de Marrakech, de Rabat et de Tanger, il faut compter 1 Md de DH chacun.
Les coûts relatifs aux centres d’entraînement sont estimés à 8 Mds de DH, notamment pour la rénovation des 61 centres existants et la construction de la moitié des nouveaux centres proposés.
Le transport et les infrastructures devraient mobiliser 17 Mds de DH et 10 Mds de DH comme contribution du Maroc aux coûts d’organisation généraux estimés à 30 Mds de DH.
Comment financer tout cela ? Selon l’étude de Sogécapital gestion, le coût total de construction des stades et centres d’entrainement (de l’ordre de 23 Mds de DH) devrait être supporté intégralement par l’État dans son budget sur l’horizon 2024-2030. Le financement des projets relatifs à l’infrastructure et au réseau de transport, soit 17 Mds de DH devrait être supporté par les SEGMA (ADM, ONDA, ONCF) à travers des crédits bancaires et/ou recours au marché de la dette privée.
Pour les 10 Mds de DH restants, des prêts concessionnels extérieurs et des dons/aides d’autres pays pourraient avoir lieu afin de financer les autres coûts inhérents à l’organisation.
Mesurant l’impact macro du financement de cette organisation, l’étude de Sogécapital gestion souligen que, pour le solde budgétaire, le financement de ce solde devrait se faire sans pressions haussières sur les taux sur l’horizon 2024-2030.
Par contre, concernant le compte courant, il devrait se creuser sur l’horizon 2030 en lien avec l’augmentation des importations de produits finis et semi-finis (aux alentours de 25 Mds de DH, soit 1,5% du PIB).
Par ailleurs, en termes de crédits, la situation est profitable pour le secteur bancaire, à travers le financement de projets de construction et d’infrastructures.
Sur un autre registre, en termes d’impacts sectoriel de la candidature, l’étude évalue principalement quatre secteurs, à savoir le BTP, les banques, le tourisme et les télécoms, largement représentés en bourse
Selon les hypothèses de Sogécapital gestion, une grande partie des 50 Mds de DH du coût d’organisation devrait profiter au secteur des BTP (soit 20 Mds de DH).
Pour sa part, le secteur bancaire va tirer profit de la hausse de l’encours des financements bancaires dédiés aux projets d’infrastructure, de la bonne dynamique des autres secteurs et de l’augmentation de l’utilisation des services bancaires, notamment les opérations de change, retraits, paiements électroniques…
La candidature du Maroc représente une aubaine pour le secteur du tourisme non seulement par un afflux de touristes avec des recettes touristiques de 120 Mds de DH à prévoir en 2030, mais aussi une amélioration de l’offre hôteière et une augmentation de la capacité d’accueil de 100.000 lits supplémentaires.
Enfin, pour le secteur télécoms devrait enregistrer une hausse du trafic voix et data, ainsi qu’une amélioration des taux de pénétration au niveau national et Des investissements pour l’extension et l’amélioration des infrastructures réseau du pays ainsi que l’accélération de la mise en place de la 5G.