Ecrit par Imane Bouhrara |
La crise économique engendrée par la pandémie et la guerre en Ukraine, est-elle en passe de se lisser en 2023 ? Les différentes perspectives économiques relèvent des signes de reprise notamment en Afrique et d’essoufflement sur d’autres zones notamment en Europe et aux Etats-Unis. Sauf qu’un événement majeur risque de se produire en 2023, en juin précisément qui risque de remettre le monde en branle !
Les jours du patient « économie mondiale » ne seraient pas en danger, bien que la convalescence risque d’être lente, douloureuse. C’est ce qui ressort des différentes prévisions économiques pour l’année 2023. Une année qui traîne néanmoins, les « reliquats » du passé.
En effet, la pandémie étant contenue mais pesant telle une épée de Damoclès sur le monde et la guerre en Ukraine, qui semble désormais sans fin, jettent bien évidemment leur ombre sur l’exercice qui vient de démarrer.
Ceci étant, les perspectives économiques aussi bien de la Banque mondiale que du FMI et bien qu’elles aient été drastiquement révisées à la baisse, relèvent un semblant de retour certes lent sur le terrain de croissance pour les économies émergentes et en développement. La baisse est bien drastique pour les économies développées qui fleurtent une fois de plus avec la récession.
Le tout en raison justement de l’inflation, la guerre en Ukraine, la hausse des taux d’intérêt et bien évidemment le Covid-19 encore tapis dans l’ombre, entre autres facteurs aussi bien exogènes qu’endogènes.
Mais dans ce spectacle post-apocalyptique, un évènement majeur risque de venir semer le chaos dans l’économie mondiale : le risque d’un défaut de la dette américaine qui semble de plus en plus probable face au bras de fer qui oppose les républicains et les démocrates sur toute éventualité de relèvement du plafond de la dette. Condition sine qua none pour éviter ce défaut de paiement attendu pour juin de cette même année.
En effet, depuis le 13 janvier, le plafond actuel de 31.000 milliards de dollars est dépassé ! Me direz-vous encore une fois que le gouvernement fédéral américain, monétairement souverain, pourrait imprimer la monnaie dans laquelle ses dettes sont libellées. Une sorte de planche à billets ou encore frapper une pièce platine de 1.000 milliards de dollars. Mais ce n’est que repousser l’échéance.
Quel lien avec les Etats-Unis ? Hormis le fait qu’il s’agit de la première puissance mondiale, rappelez-vous la crise des subprimes, financière au début puis économique et planétaire, bien que les voies de transmission à l’époque ne semblaient pas aussi évidentes.
Certes nous sommes sur un autre schéma, mais les conséquences cette fois-ci risquent d’être encore plus graves qu’en 2007-2008, avec effet direct et immédiat sur le reste du monde, en espérant que ce scénario soit évité comme celui qui s’était posé aux USA en novembre 2011 et qui a valu au passage le triple A de S&P que les States n’ont plus retrouvé depuis.
En réalité, personne ne peut prédire exactement, parce que jamais un tel évènement ne s’était réellement produit. Mais l’un des éléments qui revient le plus souvent en plus, en plus de l’augmentation des coûts d’emprunt aux USA, mais surtout une perte de confiance dans le dollar, monnaie de transaction mondiale.
Comme chacun le sait cette perte de confiance de la monnaie ayant fait montre de suprématie pendant une majeure partie du siècle écoulé n’est pas sans incidences sur l’économie mondiale. Et pour cause, les investisseurs publics et privés du monde entier sont très tributaires des actifs financiers libellés en dollars du fait surtout de la taille des marchés de capitaux américains et de la diversité des instruments qu’ils offrent. Un effet domino est donc à craindre si le dollar d’effondre.
Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que le congrès américain parvienne enfin à une décision de relèvement de ce plafond, à laquelle, à ce jour, la majorité républicaine se refuse. Depuis 1960, le Congrès avait relevé ou prolongé le plafond de la dette 78 fois, dont 29 fois sous des présidents démocrates et 49 fois sous des présidents républicains. Une fois de plus, ça éviterait à l’économie mondiale un nouveau cycle infernal !
Soyons en tout de même rassurés car les plus avertis considèrent que le statut de principale valeur mondiale de réserve dont jouit le dollar n’est pas menacé pour l’instant puisque les investisseurs désireux de protéger leurs investissements continuent d’accorder leur préférence aux actifs financiers libellés dans cette devise, et plus particulièrement aux titres du Trésor américain.