Ecrit par Soubha Es-Siari I
Deux grandes échéances auxquelles le Maroc est appelé à se préparer dès à présent pour les mener à bon escient. Il s’agit de la Coupe du monde 2030 et la Coupe d’Afrique 2025 qui nécessitent une infrastructure routière, hôtelière et hospitalière adéquates sans oublier les stades de football se hissant au rang des normes internationales. Mais pas que.
Le Maroc est appelé par ailleurs à parachever le chantier titanesque de la protection sociale et reconstruire la région d’Al Haouz sinistrée par le séisme qui a frappé fort ce vendredi 8 septembre 2023.
Des projets faramineux qui certes nécessitent une forte mobilisation financière mais également une bonne gouvernance pour une meilleure allocation des ressources et une rationalisation des dépenses. Inutile de rappeler que dans un contexte marqué par une raréfaction des ressources, un rétrécissement des marges de manœuvre, l’Etat est exhorté à gérer le budget en bon père de famille.
Outre la rareté des ressources, le Maroc souffre du déficit hydrique qui plane de plus en plus comme une épée de Damoclès. Les différents plans d’action élaborés pour le secteur de l’eau avec la programmation de projets d’investissements d’envergure sont échelonnés sur les dix à quinze années à venir et les fruits escomptés pour maîtriser le déficit ne peuvent être comptabilisés pour sitôt. A plus long terme, ces projets visent la mise en œuvre de solutions à même de garantir l’approvisionnement durable du Royaume en eau et renforcer sa résilience face aux aléas climatiques.
Mis à part la clémence du ciel, le Maroc est également faiblement doté en ressources énergétiques et restera dans ce domaine pour de longues années encore largement dépendant des marchés extérieurs. Malgré la multiplication des programmes de prospection des gisements des hydrocarbures à travers tout le territoire national, le Maroc compte foncièrement sur le développement des énergies renouvelables avec des plans d’investissements importants, en particulier dans le solaire et l’éolien, visant l’objectif d’un mix-électrique de 52 % à l’horizon 2030.
Pour faire court, outre les deux échéances sus-mentionnées, le Maroc traîne deux grands boulets qui conditionnent le plein régime de son moteur de croissance. Le Royaume a impérativement besoin d’une vraie relance économique pour activer tous ses ressorts internes. A ce titre, force est de signaler que les promesses de la relance du processus de croissance à travers les projets d’infrastructure ne peuvent être réalistes et réalisables sans des politiques actives visant le développement du capital humain.
La sortie du piège d’une croissance molle et insuffisamment inclusive ne peut réellement se concevoir dans le contexte contraignant d’aujourd’hui sans un investissement massif dans le système d’éducation et de formation, seul capable de générer plus de gains en termes de compétitivité, de productivité et d’innovation. Le système d’éducation et de formation, à côté et de la protection sociale constitue l’autre dimension importante du développement du capital humain qu’il ne faut absolument pas perdre de vue dans le but d’assurer une cohésion sociale.
On n’aura de cesse de le dire : l’effort d’investissement à engager dans les années à venir et dont certaines grandes composantes sont actuellement connues comme celles relatives à la reconstruction ou encore celles ayant trait au développement des infrastructures sportives, ne pourraient présager une accélération de la croissance avec un taux avoisinant ou dépassant la moyenne de 5,5% par an à l’horizon 2030 sans que l’élément humain ne soit au cœur de toute politique économique.
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