Ecrit par Imane Bouhrara I
Circulez, il n’y a rien à voir, ou rien de nouveau à voir. On continue de bombarder Gaza et inventer des formulations similaires à des acrobaties insensées pour justifier l’innommable.
Le clivage est tel qu’on ne peut l’ignorer. On ne peut feindre ne pas remarquer le grand écart de cette même communauté internationale lorsqu’il s’agit d’Ukraine et la volte-face lorsqu’il s’agit de la Palestine.
Hypocrisie et impuissance. Que d’institutions qui s’avèrent au final inutiles dès lors que dans la balance il s’agit de Palestine et d’Israël.
Et un humanisme sélectif, à géométrie variable, et des droits à la tête du client. Pourquoi devoir soutenir un Etat contre un autre ? Pourquoi ne pas soutenir le droit et la légalité ? Eh, effectivement, nous avons été assez candides de croire qu’une paix était possible pour permettre au monde d’avancer sans avoir à devoir choisir un camp.
Mais dans ce chaos, il y a eu un tournant, le bombardement de l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza. C’est inacceptable, c’est un crime au regard de la loi et un crime au regard de notre humanité. Même en guerre, on ne bombarde pas les hôpitaux… mais qui a dit une guerre ? C’est un massacre.
Alors on va voir ces têtes d’affiche de cette communauté internationale essayer de se « blanchir » du sang de ces victimes tombées dans un grand silence de ceux qui font et défont le monde. On va même chercher un bouc-émissaire, c’est nous prendre pour des nigauds.
Pis, contrairement au soutien unanime à l’Ukraine, une chasse aux sorcières est livrée à travers le monde contre tout artiste, journaliste, footballeur, politique qui oserait soutenir publiquement la cause palestinienne… c’est ainsi qu’on conçoit la liberté d’expression et de pensées en occident… selon une ligne immuable et tout égarement vaut vindicte. Voilà on veut nous opposer une omerta.
Sauf que la peur n’a jamais changé de camp… des décennies plus tard, ce sont toujours les Palestiniens qui affrontent leur destin avec un courage qui met mal à l’aise, qui fait culpabiliser, qui nous interpelle tous.
Avec les récents dramatiques événements, le doute resurgit et la défiance se réinstalle. Tous les efforts de paix, toutes les concessions faites n’auraient finalement servi à rien face à l’escalade. Et Sans paix pour la Palestine, pas de paix pour le monde. Cette spirale de violence va entraîner des conséquences lourdes dans un monde déjà fragilisé par les crises, les conflits et les menaces climatiques.
Elle va au demeurant creuser un fossé sur la scène mondiale difficile à combler .