Ecrit par Soubha Es-Siari I
Le Maroc compte à ce titre beaucoup sur les programmes des énergies renouvelables lancés en 2005 ou sur l’hydrogène vert en cours de finalisation pour étoffer son offre en énergie propre. Néanmoins les experts en la matière notent que sur le plan légal, le Maroc ne dispose pas actuellement d’un cadre réglementaire spécifique complet.
La COP28 est-elle pour autant différente des COP précédentes ? En tout cas c’est la première fois que les 200 pays participants se sont engagés à sortir progressivement du gaz, du pétrole et du charbon pour atteindre l’objectif « zéro émissions nettes » au milieu du siècle. Cette détermination n’est pas le fruit du hasard mais des effets palpables du changement climatique ressentis dans les différents coins du globe terrestre. Il faut dire que si les engagements ne sont pas pris au sérieux par les pays pollueurs, la situation ne serait que chaotique et les conséquences seraient difficiles à gérer.
Nul n’est censé ignorer que notre économie est fortement dépendante des énergies fossiles. Des ressources énergétiques nationales limitées, conjuguées à une demande de plus en plus forte en énergie font que notre approvisionnement énergétique dépend quasiment des ressources étrangères. Il suffit de suivre l’évolution de notre balance commerciale pour s’apercevoir que malheureusement les importations du Royaume ont continué d’évoluer positivement tant en volume qu’en valeur. Elles varient au gré des évolutions du marché mondial.
En 2022, les importations des produits énergétiques nous ont couté la bagatelle de 153,5 Mds de DH. Ce montant est largement supérieur à celui facturé en 2019. Dans un contexte marqué par le resserrement des marges de manœuvre, la hausse de l’endettement, la nécessité de relever des défis importants aussi bien économiques que sociaux…, ledit montant interpelle à plus d’un titre et à multiples égards. Les perspectives d’organisation de la CAN2025 et du mondial 2030 passent, qu’on le veuille ou pas, par la maitrise du renchérissement du coût de l’énergie qui hypothèque l’avenir de notre pays.
Même si le pays ne part pas d’une situation ex-nihilo, les pouvoirs publics auront beaucoup à faire, entre extension de la ligne TGV jusqu’à Agadir en passant par Marrakech, ou construction de nouveaux stades au rang mondial pour réussir le pari de ce rêve footballistique. A l’instar d’autres pays, le Maroc souhaite capitaliser sur le succès de ces deux coupes pour redorer son blason sur la scène internationale. Son autre souhait est de verdir son PIB pour faire face au changement climatique.
Le Maroc compte à ce titre beaucoup sur les programmes des énergies renouvelables lancés en 2005 ou sur l’hydrogène vert en cours de finalisation pour étoffer son offre en énergie propre. Néanmoins les experts notent que sur le plan légal, le Maroc ne dispose pas actuellement d’un cadre réglementaire spécifique complet pour traiter des questions liées à l’hydrogène vert. Son stockage et son transport sont à priori des préoccupations majeures.
L’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS) a dévoilé, en septembre 2023, une analyse qui met en relief les potentialités significatives que représente la filière de l’hydrogène vert pour le Royaume et souligne, surtout, les défis majeurs tels que les coûts, le cadre légal, le transport, la gestion de l’eau et le stockage.
Relever ces défis, c’est tout le mal que nous souhaitons à notre équipe au pouvoir.